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Interview exclusive de M. JUSTICE AMOH, lauréat du “GLOBAL LEADERS FOR QUALITY 2017” "Il est temps que les Ghanéens se prennent en charge"

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Opérateur économique de premier rang au Ghana et à l'international, Justice Amoh était à Paris le 20 mars dernier pour recevoir le prix international du Meilleur entrepreneur, notamment, dans le domaine de la qualité de ses prestations en matière de Grands travaux et de BTP. Un prix qui honore toute l'Afrique autant que le Ghana, son pays. Diasporas-News l'a rencontré.
Interview exclusive de M. JUSTICE AMOH, lauréat du “GLOBAL LEADERS FOR QUALITY 2017”
JUSTICE AMOH (J.A) : Je vous remercie infiniment pour votre temps et votre présence ici (Hôtel Méridien à Paris). Si vous me demandez ce que signifie pour moi cet Award,  je dirais que c’est une victoire non seulement pour moi-même mais aussi pour ma société (JUSTMOH), ma nation, le Ghana et le monde entier, parce que vous parlez ici d’un prix à l’échelle internationale. L’Afrique compte plus de 48 pays et un Ghanéen a été appelé à recevoir cette distinction, c’est plus qu’une très grande victoire. C'est aussi un immense honneur qui m'a été fait, et qui vient récompenser les années de travail que nous abattons au quotidien pour améliorer les conditions de vie des Ghanéens et des personnes qui nous sollicitent de par le monde.
D-N : Mr Amoh, vous êtes le PDG de la société JUSTMOH depuis plus de 25 ans; ce prix est-il le premier que vous remportez?
J.A : Ce Global Leaders For Quality Award n’est bien entendu pas mon premier trophée. Ma société a déjà reçu dans le passé des prix tant au niveau local qu’international, dans le BTP, les énergies renouvelables, des prix au plan économique aussi.
D-N : Comment vous est venue l’idée de vous lancer dans la construction des bâtiments et routes ?
J.A : Je suis technicien de formation, ayant fait des études élémentaires, secondaires, techniques et polytechniques, et dans de grandes écoles. Quand je commençais ma carrière dans les affaires, ma première entreprise était une société de distribution de ciment; ainsi en tant que distributeur de ciment et nanti d’une expérience technique dans la construction de bâtiments, j’ai trouvé opportun de rentrer dans le domaine de l’industrie de la construction de bâtiments. J'ai donc obtenu ma  licence d’ingénieur en bâtiment en 1991. J'ai aussitôt fait reconnaitre ma société dans ce domaine. Un peu plus tard, dans l’esprit d’élargir mes compétences et de diversifier mes services dans la construction, j’ai alors aussi postulé et obtenu une licence pour la construction d'infrastructures routières. Et nous bâtissons des routes au Ghana pour aider au développement économique du pays, mais nous sommes aussi sollicités ailleurs. C'est la preuve que nous travaillons de façon consciencieuse et efficace.
D-N : Mr Amoh, par le biais de votre société,  vous êtes sans nul doute l’un des hommes d’affaires incontournables dans le domaine du transport du cacao depuis les champs des planteurs jusqu'aux ports d’acheminement, afin d'en faire l'exportation dans les délais. Vous confirmez?
J-A :  Fondamentalement, ce que nous faisons, c’est la construction des routes pour faciliter l’accessibilité du cacao cultivé dans des endroits difficilement accessibles en permettant ou en aidant au stockage des graines de cacao qui sont conservées dans des dépôts. Ensuite nous procédons à l'acheminement de ce cacao du lieu de stockage vers les ports pour l’exportation. Avant que nous ne fassions ces routes, le cacao, à cause des problèmes routiers, arrivait pourri et devenait ainsi impropre à l'exportation. C'était une perte pour les planteurs, une perte pour le pays aussi. Vous savez que le Ghana est le deuxième producteur mondial de cacao au monde. Si ce cacao n'est pas acheté, à quoi cela sert-il de la produire. C'est notre participation à l'essor économique du pays.
 
D-N : Votre société (JUSTMOH) n'est-elle pas de ce fait un maillon important pour le développement du Ghana?
 
J.A : Je dirai manifestement oui, car je suis totalement d’accord avec vous. Nous  faisons  partie des 10 meilleures entreprises du Ghana, et JUSTMOH, en 2014, a été aussi classée 26e parmi les 100  meilleures sociétés du pays par le Conseil de Promotion et d’Investissement (Investment Promotion Council), une structure tout à fait respectable.
 
Je suis aussi tout à fait d’accord avec vous  lorsque vous dites que nous comptons dans le développement économique du Ghana, parce que nous savons tous que l’infrastructure est le futur de tout pays en voie de développement, et les routes jouent un rôle essentiel d’évacuation de nos matières premières dans le domaine de l’importation et de l’exportation. Au demeurant, les routes sont une clé majeure pour tout business. Le réseau routier et les diverses connections qu'il permet est essentiel. C’est pour cette raison que le Ghana actuel donne une priorité au renouvellement de son infrastructure routière et concentre ses efforts sur la construction des routes et la réhabilitation de celles qui existent.
D-N : Votre société est elle locale ou internationale ?
 
J.A : A présent, je me plairais à dire que ma société a dépassé les limites locales et côtières. JUSTMOH est donc une société nationale et internationale, car nous en travaillons en dehors du continent avec les pays scandinaves, l'Allemagne, l’Angleterre, aussi en France où nous travaillons avec Métal France.  Nous allons même incessamment signer un contrat avec Métal France avant mon retour sur le Ghana. Le rêve de JUSTMOH est d’étendre ses services et d’élargir ses contacts à l’étranger afin de demeurer en permanence une société à but international.
D-N : Est-ce que Mr Justice Amoh aurait des ambitions politiques ?
J.A : En ce moment précis, n’étant pas politicien, ma plus grande ambition est de me concentrer et de réussir dans les affaires d’où je tire ma force, et apporter ma pierre à l’édifice du développement de ma nation. Avec du recul,  je suis fier de constater avec plaisir que, de la distribution de ciment, ma société a fait un autre pas de géant en ajoutant plus tard à ses services la construction des bâtiments pour devenir aujourd’hui JUSTMOH GROUP, une entreprise puissante, rattachée à cinq autres sociétés. Alors, en lieu et place de la politique, je voudrais personnellement faire mes preuves en améliorant la qualité de mes services et en les diversifiant, cela bien entendu, pour aider au développement de mon cher pays, le Ghana.
D-N : Mr Amoh, avez-vous une passion ou quelque souhait personnel pour votre pays ou votre société ?
J.A : Ma passion et mon grand souhait pour mon pays le Ghana est que nous puissions montrer au monde entier que le pays est bien plus important que les partis politiques ou un gouvernement. Nous devons comprendre que le moment est venu pour que tous ensemble, nous prouvions au monde entier que tout individu ou personne lambda a un rôle à jouer dans la construction du pays, le bien-être des populations et bien-sûr dans son développement économique. Nous devons œuvrer à tous les niveaux, quels qu'ils soient, pour relever l’image de notre pays. C'est pour cela que partout ou je me retrouve, que ce soit dans d’autres pays, dans ma société, avec mes travailleurs, managers, collègues,  je m’attèle à parler des challenges majeurs de notre pays.
D-N: Le Ghana est assez stable politiquement. L'environnement est donc favorable à l'économie...
Nous remercions Dieu de nous avoir permis de passer l’un de nos plus grands challenges qui était de savoir si notre pays connaitrait la stabilité. Et  notre dernière élection nous a permis de savoir que les Ghanéens pouvaient avoir un désaccord et ensuite s’accorder; les Ghanéens pouvaient aller aux élections et le lendemain se retrouver comme des frères d’une même famille, ce qui n’était pas évident. Mais nous avons réussi à gagner notre pari démocratique dans l’unité et la paix.
L'autre challenge, c'est aussi qu’il est temps que les Ghanéens se prennent en charge et prennent au sérieux ce dont ils sont en possession, en développant leurs acquis afin de rendre leur pays plus plaisant et vivre dans un environnent amical et saint. Cela encouragerait et attirerait des investisseurs étrangers. Mon dernier vœu, c'est que nous, Ghanéens, ne devrions pas toujours attribuer des tâches au gouvernement sous prétexte que c’est leur rôle mais plutôt comprendre que nous devons tous contribuer au progrès en tant que citoyen de notre pays. Le Ghana est notre pays à nous tous et nous devons nous donner la main pour le développer.
Propos recueillis par  Malick DAHO
Traduction Marie- Laurence T
Paru dans le Diasporas-News n°84 d'Avril 2017


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