Après avoir longtemps fait la Une de la rubrique « Faits divers », M’Baye Niang ne veut plus faire parler de lui que par le foot. Une rédemption qui semble bien partie.
![M’Baye Niang (Milan AC) : Il s’est assagi]( "M’Baye Niang (Milan AC) : Il s’est assagi")
« Je suis venu vous encourager et vous donner quelques conseils. Si moi, à votre âge, j’avais eu la visite de footballeurs professionnels, je n’aurais pas fait tout ce que j’ai fait comme bêtises. Maintenant, j’ai changé, mais j’ai perdu trop de temps. Ne faites pas comme moi, soyez sérieux ! » Qu’il est loin, le temps où on ne parlait de M’Baye Niang que pour ses frasques et non pour ses exploits sur les terrains de football ! À la faveur d’un stage de vacances pour des enfants de 9-11 ans dont il est le parrain, l’attaquant franco-sénégalais du Milan AC a tenu à faire le déplacement depuis la Lombardie jusque dans l’ouest de la région parisienne, le vendredi 22 avril dernier. Il avait pourtant entrainement le lendemain, mais Niang avait vraiment « à cœur de parler de parler à ces gamins. Je voulais vraiment leur dire ce que j’ai sur le cœur. J’ai déconné dans ma carrière ; aujourd’hui, je relève la tête, mais j’aurais pu m’éviter cette perte de temps inutile et une réputation de joueur à frasques », dit le jeune attaquant en pleine rédemption.
Titulaire depuis le début de la saison, M'Baye Niang se fait plus discret en dehors des terrains. L'ancien Caennais est une des belles surprises de l'AC Milan en championnat. Il n'a que 21 ans et déjà une carrière riche en rebondissements. Depuis ses débuts en professionnel, à 16 ans et 4 mois, l'ancien espoir du SM Caen est passé par toutes les émotions, ou presque. Un temps encensé par les observateurs, il s'est forgé une réputation d'enfant-terrible, dont il peine à se débarrasser. Pourtant, au départ, Niang avait tout du jeune prodige, si l'on se fie aux dires de Philippe Tranchant, son formateur avec les U19 du Stade Malherbe. « Nous n'avons jamais eu un joueur comme lui avant au club », confiait-il. Des propos traduits par une intégration rapide en équipe première avant qu'il n'aille tenter sa chance à l'AC Milan en juillet 2012.
À l'époque, Niang n'a même pas 18 ans, mais l'ancien Caennais décide de quitter la France pour l’Italie. Mais avec le recul, il reconnait que la marche était sans doute trop haute. Pourtant, le Franco-Sénégalais gratte du temps de jeu aux côtés d'El Shaarawy, Boateng et Robinho. Il est même titulaire en 2013 lors du huitième de finale retour de Ligue des champions perdu face au FC Barcelone (4-0). Un match au terme duquel il sort meurtri psychologiquement par l'échec, mais aussi après un face à face raté avec Victor Valdés, qui aurait pu permettre aux Milanais de se qualifier. Après ce match, le joueur va connaitre une lente descente aux enfers et la suite n'est qu'une succession de péripéties.
M'Baye Niang retourne en France en 2014, prêté en Ligue 1 à Montpellier, où il s'illustre sur les terrains mais aussi en dehors. Ses frasques extra-sportives n'étonnent plus personne et il rentre dans la catégorie des joueurs boudés par le grand public. Après le coup du retweet d'un message insultant envers Massimiliano Allegri, son ex-coach, le camouflage d'un accident de voiture sous le nom de son coéquipier Bakaye Traoré, et surtout la virée nocturne avec quatre de ses partenaires chez les Espoirs (Yohan M'Vila, Antoine Griezmann, Ben Yedder, Chris Mavinga), le 13 octobre 2012, il remplit un CV de frasques déjà bien garni, en envoyant sa Ferrari dans un arbre. « Je lui ai envoyé un texto quand j’ai appris qu’il avait été en boîte avec les Espoirs. Je l’ai fracassé », racontait notamment Franck Dumas, son entraîneur à Caen, dans les colonnes de L'Equipe. « Il a brûlé tous ses jokers. S’il ne le comprend pas, il est mort pour le foot. Ce serait un grand gâchis. »
Message reçu 5 sur 5. Depuis deux saisons maintenant, Niang, qui avait été prêté à Gênes, enchaîne les matches et confirme sa bonne saison au Milan AC. Ses partenaires le sentent libéré. Lui, estime avoir changé : « J’ai mûri ! Les expériences que j’ai vécues m’ont beaucoup appris. Aujourd’hui, j’ai 21 ans, j’ai grandi, je comprends plus de choses. Il y a beaucoup de trucs que je ne fais plus et ça se ressent tout de suite. Psychologiquement, mentalement, je ne suis plus le même. Je suis devenu beaucoup plus responsable. » À Milan, tout le monde reconnaît qu'il est sur le bon chemin. Pourtant, depuis l'été dernier, la concurrence est rude dans le secteur offensif. Luiz Adriano, Mario Balotelli et Carlos Bacca sont arrivés, mais Niang a joué des coudes et c'est bien lui qui est associé à Bacca dans le 4-4-pratiqué par le club lombard.
M’Baye Niang, qui avait été présélectionné par Alain Giresse en équipe du Sénégal, mais qui a décliné parce qu’il n’était pas encore prêt, a prouvé qu'il était capable de s'adapter. Aujourd’hui, M’Baye Niang ne veut plus faire parler de lui que par ses qualités de footballeur. Les faits divers, il ne pourra pas les effacer. Au contraire, il veut prouver qu’il a appris de ses échecs. Celui qui a déjà marqué 8 fois en 20 matches cette saison, sait désormais que ses faits et gestes seront scrutés. Il n’aura pas une troisième chance. Du coup, il fait très attention à sa vie en dehors des terrains. Avec Niang, l'AC Milan, vainqueur sept fois de la Ligue des champions, entend redonner un vent de jeunesse à une équipe qui en manque cruellement. À lui de ne pas se louper cette fois-ci.
Malick Daho
Parus dans le Diasporas-News n°74 de Mai 2015
Titulaire depuis le début de la saison, M'Baye Niang se fait plus discret en dehors des terrains. L'ancien Caennais est une des belles surprises de l'AC Milan en championnat. Il n'a que 21 ans et déjà une carrière riche en rebondissements. Depuis ses débuts en professionnel, à 16 ans et 4 mois, l'ancien espoir du SM Caen est passé par toutes les émotions, ou presque. Un temps encensé par les observateurs, il s'est forgé une réputation d'enfant-terrible, dont il peine à se débarrasser. Pourtant, au départ, Niang avait tout du jeune prodige, si l'on se fie aux dires de Philippe Tranchant, son formateur avec les U19 du Stade Malherbe. « Nous n'avons jamais eu un joueur comme lui avant au club », confiait-il. Des propos traduits par une intégration rapide en équipe première avant qu'il n'aille tenter sa chance à l'AC Milan en juillet 2012.
À l'époque, Niang n'a même pas 18 ans, mais l'ancien Caennais décide de quitter la France pour l’Italie. Mais avec le recul, il reconnait que la marche était sans doute trop haute. Pourtant, le Franco-Sénégalais gratte du temps de jeu aux côtés d'El Shaarawy, Boateng et Robinho. Il est même titulaire en 2013 lors du huitième de finale retour de Ligue des champions perdu face au FC Barcelone (4-0). Un match au terme duquel il sort meurtri psychologiquement par l'échec, mais aussi après un face à face raté avec Victor Valdés, qui aurait pu permettre aux Milanais de se qualifier. Après ce match, le joueur va connaitre une lente descente aux enfers et la suite n'est qu'une succession de péripéties.
M'Baye Niang retourne en France en 2014, prêté en Ligue 1 à Montpellier, où il s'illustre sur les terrains mais aussi en dehors. Ses frasques extra-sportives n'étonnent plus personne et il rentre dans la catégorie des joueurs boudés par le grand public. Après le coup du retweet d'un message insultant envers Massimiliano Allegri, son ex-coach, le camouflage d'un accident de voiture sous le nom de son coéquipier Bakaye Traoré, et surtout la virée nocturne avec quatre de ses partenaires chez les Espoirs (Yohan M'Vila, Antoine Griezmann, Ben Yedder, Chris Mavinga), le 13 octobre 2012, il remplit un CV de frasques déjà bien garni, en envoyant sa Ferrari dans un arbre. « Je lui ai envoyé un texto quand j’ai appris qu’il avait été en boîte avec les Espoirs. Je l’ai fracassé », racontait notamment Franck Dumas, son entraîneur à Caen, dans les colonnes de L'Equipe. « Il a brûlé tous ses jokers. S’il ne le comprend pas, il est mort pour le foot. Ce serait un grand gâchis. »
Message reçu 5 sur 5. Depuis deux saisons maintenant, Niang, qui avait été prêté à Gênes, enchaîne les matches et confirme sa bonne saison au Milan AC. Ses partenaires le sentent libéré. Lui, estime avoir changé : « J’ai mûri ! Les expériences que j’ai vécues m’ont beaucoup appris. Aujourd’hui, j’ai 21 ans, j’ai grandi, je comprends plus de choses. Il y a beaucoup de trucs que je ne fais plus et ça se ressent tout de suite. Psychologiquement, mentalement, je ne suis plus le même. Je suis devenu beaucoup plus responsable. » À Milan, tout le monde reconnaît qu'il est sur le bon chemin. Pourtant, depuis l'été dernier, la concurrence est rude dans le secteur offensif. Luiz Adriano, Mario Balotelli et Carlos Bacca sont arrivés, mais Niang a joué des coudes et c'est bien lui qui est associé à Bacca dans le 4-4-pratiqué par le club lombard.
M’Baye Niang, qui avait été présélectionné par Alain Giresse en équipe du Sénégal, mais qui a décliné parce qu’il n’était pas encore prêt, a prouvé qu'il était capable de s'adapter. Aujourd’hui, M’Baye Niang ne veut plus faire parler de lui que par ses qualités de footballeur. Les faits divers, il ne pourra pas les effacer. Au contraire, il veut prouver qu’il a appris de ses échecs. Celui qui a déjà marqué 8 fois en 20 matches cette saison, sait désormais que ses faits et gestes seront scrutés. Il n’aura pas une troisième chance. Du coup, il fait très attention à sa vie en dehors des terrains. Avec Niang, l'AC Milan, vainqueur sept fois de la Ligue des champions, entend redonner un vent de jeunesse à une équipe qui en manque cruellement. À lui de ne pas se louper cette fois-ci.
Malick Daho
Parus dans le Diasporas-News n°74 de Mai 2015