Les Tchadiens ont voté en nombre dimanche et dans le calme pour élire leur président parmi 13 candidats dont le chef de l'Etat, Idriss Déby Itno, qui brigue un cinquième mandat après 26 ans de pouvoir sans partage.
Les bureaux de vote, ouverts peu après 07H00 (06H00 GMT) pour le premier tour du scrutin, ont commencé à fermer à 18H00 (17H00 GMT) et les opérations de dépouillement ont suivi. L'annonce des résultats n'est prévue que dans 15 jours.
Certains ont tenu à respecter méticuleusement la durée du temps d'ouverture impartie, soit 11 heures, comme au bureau de vote "Espace ouvert en face de chez Saleh Kebzabo (le chef de l'opposition)", dans le quartier populaire Paris-Congo, où le président du bureau a bouclé les opérations à "18H02 minutes car nous avions commencé à 07H02 minutes ce matin".
Nomades, militaires et réfugiés avaient voté dès samedi, mais certains militaires n'ayant pu le faire ont tenté de voter dimanche, et certains bureaux ont accepté, a constaté l'AFP.
En début de soirée, les bérets rouges de la garde présidentielle étaient très présents aux carrefours de la capitale. Le réseau Internet, dont se servent abondamment les opposants, était toujours coupé depuis le matin.
Dans le bureau de Ndjanbal Ngato, femmes et hommes, en files séparées, munis de leur carte d'électeur biométrique, avaient commencé à voter tôt avant l'arrivée du président Idriss Déby Itno.
"Le grand jour est arrivé. Le Tchad doit sortir grandi de ces élections", a déclaré le président sortant. "La classe politique doit accepter avec sincérité les résultats des urnes qui sont le choix du peuple".
L'affluence était également forte en matinée dans les autres bureaux, nettement moins dans la fournaise de l'après-midi.
Dans le bureau "en face de chez Saleh Kebzabo", installé sous un acacia, 324 électeurs ont voté sur 498 inscrits, soit environ 65%.
- 'Pas d'eau, pas de maison, pas de boulot' -
"On veut redresser le pays. Tout le monde espère un changement", assurait à l'AFP un électeur d'une trentaine d'années du quartier populaire de Moursal, Ida Nouba-Asra: "Nous souffrons trop: pas d'eau potable, pas de maison, pas de boulot".
Ce leitmotiv du désir de meilleures conditions de vie était très répandu dans les quartiers populaires.
Cette élection, qui semble devoir se conclure par la victoire du sortant, tant l'appareil d'Etat et son parti le Mouvement patriotique du Salut (MPS) disposent de moyens nettement supérieurs à ceux de leurs concurrents, a lieu dans un pays classé par l'ONU parmi les cinq plus pauvres au monde.
Malgré les ressources pétrolières depuis 2003, la moitié de la population survit en dessous du seuil de pauvreté et 70% est analphabète.
Sur les grandes et nombreuses affiches en couleur qui parsèment la capitale, le président promet pourtant à ses électeurs "l'émergence du Tchad" lors de son prochain mandat.
Son principal concurrent et chef de l'opposition, Saleh Kebzabo, candidat de l'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNIR), a lui aussi voté dans son quartier de Paris-Congo, sans service d'ordre.
"Le 10 avril est la date du changement, ce soir nous serons libérés du joug de la terreur, de la barbarie", a-t-il déclaré.
Il a affirmé que des militaires "dans toutes les casernes du pays avaient été forcés de voter pour Déby" et a également dénoncé "les mécanismes du vol, le bourrage des urnes et l'achat massif de cartes d'électeurs".
Dans un autre quartier, à la fin du vote, des jeunes ont contraint le chef du bureau à déchirer les bulletins de vote vierges. "Il refusait, nous craignions des fraudes, nous l'avons obligé à le faire", a expliqué l'un d'eux à l'AFP.
- Menace de Boko Haram -
Ce vote intervient au moment où plusieurs administrations, écoles et universités sont en grève depuis de longues semaines: pour des arriérés de salaires, de bourses, toujours pour les moyens de survie quotidienne.
Mais le président-candidat ne tolère aucune contestation de la rue et, depuis plusieurs semaines, la société civile est interdite de manifester pour une alternance démocratique. Pour avoir enfreint cette interdiction, cinq leaders de la société civile sont toujours emprisonnés.
A cette lourde tension sociale, s'ajoute la menace d'attentats par les islamistes du groupe nigérian Boko Haram, qui ont frappé deux fois N'Djamena en 2015, et qui légitiment d'autant l'imposant déploiement sécuritaire d'un régime guerrier qui, en 26 ans de pouvoir, s'est maintenu par les armes.
Aucune date d'un éventuel second tour n'a été avancée.
Certains ont tenu à respecter méticuleusement la durée du temps d'ouverture impartie, soit 11 heures, comme au bureau de vote "Espace ouvert en face de chez Saleh Kebzabo (le chef de l'opposition)", dans le quartier populaire Paris-Congo, où le président du bureau a bouclé les opérations à "18H02 minutes car nous avions commencé à 07H02 minutes ce matin".
Nomades, militaires et réfugiés avaient voté dès samedi, mais certains militaires n'ayant pu le faire ont tenté de voter dimanche, et certains bureaux ont accepté, a constaté l'AFP.
En début de soirée, les bérets rouges de la garde présidentielle étaient très présents aux carrefours de la capitale. Le réseau Internet, dont se servent abondamment les opposants, était toujours coupé depuis le matin.
Dans le bureau de Ndjanbal Ngato, femmes et hommes, en files séparées, munis de leur carte d'électeur biométrique, avaient commencé à voter tôt avant l'arrivée du président Idriss Déby Itno.
"Le grand jour est arrivé. Le Tchad doit sortir grandi de ces élections", a déclaré le président sortant. "La classe politique doit accepter avec sincérité les résultats des urnes qui sont le choix du peuple".
L'affluence était également forte en matinée dans les autres bureaux, nettement moins dans la fournaise de l'après-midi.
Dans le bureau "en face de chez Saleh Kebzabo", installé sous un acacia, 324 électeurs ont voté sur 498 inscrits, soit environ 65%.
- 'Pas d'eau, pas de maison, pas de boulot' -
"On veut redresser le pays. Tout le monde espère un changement", assurait à l'AFP un électeur d'une trentaine d'années du quartier populaire de Moursal, Ida Nouba-Asra: "Nous souffrons trop: pas d'eau potable, pas de maison, pas de boulot".
Ce leitmotiv du désir de meilleures conditions de vie était très répandu dans les quartiers populaires.
Cette élection, qui semble devoir se conclure par la victoire du sortant, tant l'appareil d'Etat et son parti le Mouvement patriotique du Salut (MPS) disposent de moyens nettement supérieurs à ceux de leurs concurrents, a lieu dans un pays classé par l'ONU parmi les cinq plus pauvres au monde.
Malgré les ressources pétrolières depuis 2003, la moitié de la population survit en dessous du seuil de pauvreté et 70% est analphabète.
Sur les grandes et nombreuses affiches en couleur qui parsèment la capitale, le président promet pourtant à ses électeurs "l'émergence du Tchad" lors de son prochain mandat.
Son principal concurrent et chef de l'opposition, Saleh Kebzabo, candidat de l'Union nationale pour le développement et le renouveau (UNIR), a lui aussi voté dans son quartier de Paris-Congo, sans service d'ordre.
"Le 10 avril est la date du changement, ce soir nous serons libérés du joug de la terreur, de la barbarie", a-t-il déclaré.
Il a affirmé que des militaires "dans toutes les casernes du pays avaient été forcés de voter pour Déby" et a également dénoncé "les mécanismes du vol, le bourrage des urnes et l'achat massif de cartes d'électeurs".
Dans un autre quartier, à la fin du vote, des jeunes ont contraint le chef du bureau à déchirer les bulletins de vote vierges. "Il refusait, nous craignions des fraudes, nous l'avons obligé à le faire", a expliqué l'un d'eux à l'AFP.
- Menace de Boko Haram -
Ce vote intervient au moment où plusieurs administrations, écoles et universités sont en grève depuis de longues semaines: pour des arriérés de salaires, de bourses, toujours pour les moyens de survie quotidienne.
Mais le président-candidat ne tolère aucune contestation de la rue et, depuis plusieurs semaines, la société civile est interdite de manifester pour une alternance démocratique. Pour avoir enfreint cette interdiction, cinq leaders de la société civile sont toujours emprisonnés.
A cette lourde tension sociale, s'ajoute la menace d'attentats par les islamistes du groupe nigérian Boko Haram, qui ont frappé deux fois N'Djamena en 2015, et qui légitiment d'autant l'imposant déploiement sécuritaire d'un régime guerrier qui, en 26 ans de pouvoir, s'est maintenu par les armes.
Aucune date d'un éventuel second tour n'a été avancée.