Sitôt passé la pharmacie "Tôt ou tard", de jeunes hommes barrent la route défoncée en terre rouge dans le quartier Fatima de Bangui. Pas d'inquiétude : "Je veux seulement le pain!" crie l'un d'eux.
A six jours de la présidentielle de dimanche censée en finir avec les déchirements inter-communautaires qui ravagent la Centrafrique depuis trois ans, la lutte pour la survie quotidienne rythme toujours la vie des habitants de l'un des pays les plus pauvres au monde.
Fatima se trouve à l'entrée du PK-5, l'enclave des musulmans harcelés par les milices anti-balakas (pro-chrétiens) mais, en cette période d'avant Noël, une trêve semble s'être installée, permettant aux véhicules traversant Fatima de pouvoir atteindre le PK-5.
Le candidat Anicet Georges Dologuelé, l'un des favoris, en profite pour venir battre campagne en plein coeur de l'enclave. Jusque dans le quartier de Baya Donguia où, le 13 décembre, cinq personnes ont été déchiquetées par des tirs à l'arme lourde d'opposants au processus électoral, lors du referendum constitutionnel finalement adopté avec 93% de "oui", selon les résultats provisoires rendus publics lundi.
- 'la couleur de la paix' -
Dologuelé, dit "AGD", qui n'est pas musulman, a choisi la couleur bleue comme emblème, de sa casquette à son boubou et à ses grandes affiches, "la couleur de la paix que nous voulons tous", explique le président de la jeunesse du quartier, Jean Charles Ngmamou Abdel Kader.
Brigitte, une enseignante chrétienne du quartier, renchérit: "C'est un homme de paix, il est décisif. Il réunit le peuple, lui, il peut reconstruire". Et d'ajouter en faveur de ce banquier aux fines lunettes, ancien Premier ministre du président Ange Félix Patassé: "il va nous faire des hôpitaux, des écoles. Lui, il n'a jamais détourné d'argent!".
Ne pas avoir détourné d'argent public une fois aux affaires semble effectivement assez méritoire en Centrafrique, selon les témoignages.
"Jurez-nous, AGD, crie dans son mégaphone le président de la jeunesse du PK5, de nous remettre, à nous qui sommes stigmatisés depuis longtemps, les mêmes droits que les autres Centrafricains, l'emploi, la justice!".
AGD se lève et se place au milieu du millier de sympathisants, pour leur dire qu'il se "rend partout", à Bambari, ville longtemps déchiré par les conflits, comme à Boy Rabe, le fief des anti-balaka dans Bangui.
Il rappelle son slogan: "l'unité, c'est maintenant". Il assure qu'à "58 ans, il n'a jamais tenu une arme" et que, jeune, il venait "danser, voir des films et jouer aux cartes" au PK5, qui était, avant les violences, un grand quartier de commerce, de jeux et de plaisirs.
"Dimanche, lance-t-il encore , je vous demande de +me gratter le dos+", une expression imagée, explique un supporteur qui signifie: "si vous me faites du bien, je vous rendrai la pareille".
-pléthore de candidats-
A quelques encablures, dans le quartier "92", sous un piquant soleil de saison sèche, des dizaines d'enfants attendent sur un terrain de foot un autre candidat parmi les 30 retenus par la Cour constitutionnelle.
Mais l'apôtre-pasteur Théodore Kapou de l'Eglise évangélique tarde à venir, même si sa candidature, explique l'un de ses paroissiens, est "motivée par un appel de Dieu. C'est une mission, il faut libérer la population, et je suis convaincu que nous allons gagner au premier tour".
Parmi la pléthore de candidats , très peu ont les moyens de s'offrir de grandes affiches sur les avenues et les ronds-points. Martin Ziguélé, lui aussi ancien Premier ministre, et décrié par certains comme le favori de la France, au slogan "tous unis, nous vaincrons" rivalise avec "AGD". Karim Meckassoua, autre favori, s'affiche en plus modeste pour offrir aux électeurs "les chemins de l'espérance".
D'autres, convaincus qu'il faut rebâtir ce pays mis à genou par tant de violences, se veulent sobres mais définitifs. Tel Xavier Sylvestre Yangongo, ancien général, qui s'affiche, en deux ou trois endroits de la capitale, pas plus, comme "Le pilier" de la Centrafrique.
Fatima se trouve à l'entrée du PK-5, l'enclave des musulmans harcelés par les milices anti-balakas (pro-chrétiens) mais, en cette période d'avant Noël, une trêve semble s'être installée, permettant aux véhicules traversant Fatima de pouvoir atteindre le PK-5.
Le candidat Anicet Georges Dologuelé, l'un des favoris, en profite pour venir battre campagne en plein coeur de l'enclave. Jusque dans le quartier de Baya Donguia où, le 13 décembre, cinq personnes ont été déchiquetées par des tirs à l'arme lourde d'opposants au processus électoral, lors du referendum constitutionnel finalement adopté avec 93% de "oui", selon les résultats provisoires rendus publics lundi.
- 'la couleur de la paix' -
Dologuelé, dit "AGD", qui n'est pas musulman, a choisi la couleur bleue comme emblème, de sa casquette à son boubou et à ses grandes affiches, "la couleur de la paix que nous voulons tous", explique le président de la jeunesse du quartier, Jean Charles Ngmamou Abdel Kader.
Brigitte, une enseignante chrétienne du quartier, renchérit: "C'est un homme de paix, il est décisif. Il réunit le peuple, lui, il peut reconstruire". Et d'ajouter en faveur de ce banquier aux fines lunettes, ancien Premier ministre du président Ange Félix Patassé: "il va nous faire des hôpitaux, des écoles. Lui, il n'a jamais détourné d'argent!".
Ne pas avoir détourné d'argent public une fois aux affaires semble effectivement assez méritoire en Centrafrique, selon les témoignages.
"Jurez-nous, AGD, crie dans son mégaphone le président de la jeunesse du PK5, de nous remettre, à nous qui sommes stigmatisés depuis longtemps, les mêmes droits que les autres Centrafricains, l'emploi, la justice!".
AGD se lève et se place au milieu du millier de sympathisants, pour leur dire qu'il se "rend partout", à Bambari, ville longtemps déchiré par les conflits, comme à Boy Rabe, le fief des anti-balaka dans Bangui.
Il rappelle son slogan: "l'unité, c'est maintenant". Il assure qu'à "58 ans, il n'a jamais tenu une arme" et que, jeune, il venait "danser, voir des films et jouer aux cartes" au PK5, qui était, avant les violences, un grand quartier de commerce, de jeux et de plaisirs.
"Dimanche, lance-t-il encore , je vous demande de +me gratter le dos+", une expression imagée, explique un supporteur qui signifie: "si vous me faites du bien, je vous rendrai la pareille".
-pléthore de candidats-
A quelques encablures, dans le quartier "92", sous un piquant soleil de saison sèche, des dizaines d'enfants attendent sur un terrain de foot un autre candidat parmi les 30 retenus par la Cour constitutionnelle.
Mais l'apôtre-pasteur Théodore Kapou de l'Eglise évangélique tarde à venir, même si sa candidature, explique l'un de ses paroissiens, est "motivée par un appel de Dieu. C'est une mission, il faut libérer la population, et je suis convaincu que nous allons gagner au premier tour".
Parmi la pléthore de candidats , très peu ont les moyens de s'offrir de grandes affiches sur les avenues et les ronds-points. Martin Ziguélé, lui aussi ancien Premier ministre, et décrié par certains comme le favori de la France, au slogan "tous unis, nous vaincrons" rivalise avec "AGD". Karim Meckassoua, autre favori, s'affiche en plus modeste pour offrir aux électeurs "les chemins de l'espérance".
D'autres, convaincus qu'il faut rebâtir ce pays mis à genou par tant de violences, se veulent sobres mais définitifs. Tel Xavier Sylvestre Yangongo, ancien général, qui s'affiche, en deux ou trois endroits de la capitale, pas plus, comme "Le pilier" de la Centrafrique.