La France a sonné la mobilisation générale pour tenter de sauver la planète. Les enjeux sont de taille car signer puis ratifier un traité exige au moins trois voire cinq ans. Ne pas trouver d’accord contraignant à Paris signifierait-il un échec ? L’essentiel n’est-il pas de trouver un consensus sur la façon de préserver notre bien commun : la terre !
Les grandes étapes de la lutte contre le réchauffement climatique
Le 30 novembre dernier s’est ouvert à Paris la COP 21 [Conférences Of Parties]. Pourquoi 21 ? Elle a lieu chaque année – au mois de novembre ou décembre – sans discontinuer depuis 1995. Il s’agit donc de la 21ème édition d’un accord appelé Convention Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) dont l’adoption remonte au Sommet de Rio en 1992. A l’issue de celui-ci, 196 Parties, c’est-à-dire 195 pays et l’Union Européenne, signèrent ladite Convention qui régira la coopération internationale sur le climat. Elle est organisée sur la base de trois piliers : le principe de précaution, le principe du droit au développement et le principe des responsabilités communes mais différenciées.
Plus globalement le Sommet de la Terre de 1992 accoucha d’une « Déclaration de Rio » - signée par les Etats présents - relative à la gestion commune de la planète pour le XXIème siècle. Parmi les milliers de recommandations, trois priorités sortirent du lot et portent aujourd’hui le label de Convention des Nations-Unies : la désertification, la biodiversité biologique et le changement climatique. Pourquoi la problématique de la réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) portée par la CCNUCC est devenue aujourd’hui la préoccupation majeure des grands de ce monde au détriment des deux autres Conventions ? Les experts vous répondront doctement que l’avancée de la désertification et l’érosion de notre écosystème sont les conséquences directes du changement climatique.
D’où sort le chiffre de 2°C ?
Notre seule et unique planète est peuplée de 7 milliards d’âmes. Et notre mode de vie, nos activités au quotidien, notre façon de produire (industrie, agriculture, élevage, transports) contribuent à une élévation des émissions de GES c’est-à-dire du CO², et autres méthane, hydro fluocarbure, protoxyde d’azote... Elle provoque une augmentation inéluctable de la température par un cycle infernal : une partie du rayonnement solaire, absorbée par la terre, est renvoyée dans les altitudes. Les molécules de GES de l’atmosphère captent cette chaleur, réémettent une partie vers le sol et ainsi de suite. En l’état actuel de nos connaissances, la température moyenne annuelle a déjà augmenté de 0,85% depuis 1880 ; elle pourrait dépasser les 5°C d’ici la fin du XXIème siècle. De même, les concentrations de GES liées aux activités de l’homme ont augmenté de 40% depuis 1750 et de 20 % depuis 1958.
En 1975, un professeur d’université américain William Nordhaus attira l’attention sur le seuil de 2°C ; température au-delà de laquelle, d’après lui, la terre serait en danger. L’année 1988 est un tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle est caractérisée par une période d’incertitudes scientifiques où naquît le clivage entre les Cassandres et les Sceptiques. Un expert es-climat de la NASA est auditionné par les membres du Congrès. Il a fait part de sa préoccupation sur le risque associé au changement climatique causé par les émissions de GES qui provoquerait une hausse inéluctable de la température. Cette année-là marqua également la naissance du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat). Il se contentait de faire l’état des lieux des connaissances existantes et de bâtir des scénarii pour le futur ; charge aux décideurs politiques de choisir le scénario. Aujourd’hui, le GIEC occupe une place prépondérante dans le schéma onusien. Certains scientifiques ou ONG, taxés de climato-sceptiques, dénoncent cet état de fait dans la mesure où en majeure partie c’est sur les seuls rapports émanant de cet organisme que se fondent les négociations et la décision des Etats membres de la CCNUCC.
En 1997, la COP 3 a été conclue sur le protocole de Kyoto. Les Etats ont pris des engagements sur la réduction d’émission des GES jusqu’en 2012 par rapport à une année de référence 1990. Malgré les « objectifs légalement contraignants », seuls les pays industrialisés ont joué le jeu. La plupart des pays préféraient éluder en évoquant l’un des principes de la CCNUCC : la responsabilité commune mais différenciée des Etats. Les Etats-Unis, premier pollueur de la planète, signent le protocole de Kyoto mais ne le ratifient pas. La Chine, quant à elle, a ratifié mais elle n’a pris aucune obligation dans la mesure où elle se considérait comme étant un pays en développement.
Dix ans plus tard, en 2007 le Sommet de Bali (COP 13) se devait de trouver une suite au protocole de Kyoto qui arrivera à expiration le 1er janvier 2013. Même si on pouvait le prolonger, il semblait inadapté par le fait que les nouveaux pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud) n’avaient pas non plus pris aucun engagement. Malgré tout, « Kyoto » a permis une limitation à 5% de l’émission des GES alors que le scénario « normal » prévoyait une hausse 20%.
Nous avons tous en tête le fiasco de Copenhague (COP 15) en 2009 : deux années de négociation qui ont accouché de trop de textes et des milliers d’amendements réduits à néant. Les experts qui ont planché pendant deux semaines n’ont pas trouvé de points de consensus. Les chefs d’Etat sont arrivés deux jours avant la fin de la COP 15 pour venir apposer leur signature au bas d’un improbable nouveau traité. Les pressions publique ou plutôt médiatique et des ONG ont provoqué une réaction de rejet pour les Etats pollueurs qui ne souhaitaient pas - dès le départ - un objectif sous contrainte. Faute de traité, les grands de ce monde se sont contentés de signer une déclaration politique avant de reprendre l’avion. Celle-ci n’est même pas une décision de la Conférence des Parties sur le Climat ; d’où l’échec de Copenhague !
Le 30 novembre dernier s’est ouvert à Paris la COP 21 [Conférences Of Parties]. Pourquoi 21 ? Elle a lieu chaque année – au mois de novembre ou décembre – sans discontinuer depuis 1995. Il s’agit donc de la 21ème édition d’un accord appelé Convention Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) dont l’adoption remonte au Sommet de Rio en 1992. A l’issue de celui-ci, 196 Parties, c’est-à-dire 195 pays et l’Union Européenne, signèrent ladite Convention qui régira la coopération internationale sur le climat. Elle est organisée sur la base de trois piliers : le principe de précaution, le principe du droit au développement et le principe des responsabilités communes mais différenciées.
Plus globalement le Sommet de la Terre de 1992 accoucha d’une « Déclaration de Rio » - signée par les Etats présents - relative à la gestion commune de la planète pour le XXIème siècle. Parmi les milliers de recommandations, trois priorités sortirent du lot et portent aujourd’hui le label de Convention des Nations-Unies : la désertification, la biodiversité biologique et le changement climatique. Pourquoi la problématique de la réduction des Gaz à Effet de Serre (GES) portée par la CCNUCC est devenue aujourd’hui la préoccupation majeure des grands de ce monde au détriment des deux autres Conventions ? Les experts vous répondront doctement que l’avancée de la désertification et l’érosion de notre écosystème sont les conséquences directes du changement climatique.
D’où sort le chiffre de 2°C ?
Notre seule et unique planète est peuplée de 7 milliards d’âmes. Et notre mode de vie, nos activités au quotidien, notre façon de produire (industrie, agriculture, élevage, transports) contribuent à une élévation des émissions de GES c’est-à-dire du CO², et autres méthane, hydro fluocarbure, protoxyde d’azote... Elle provoque une augmentation inéluctable de la température par un cycle infernal : une partie du rayonnement solaire, absorbée par la terre, est renvoyée dans les altitudes. Les molécules de GES de l’atmosphère captent cette chaleur, réémettent une partie vers le sol et ainsi de suite. En l’état actuel de nos connaissances, la température moyenne annuelle a déjà augmenté de 0,85% depuis 1880 ; elle pourrait dépasser les 5°C d’ici la fin du XXIème siècle. De même, les concentrations de GES liées aux activités de l’homme ont augmenté de 40% depuis 1750 et de 20 % depuis 1958.
En 1975, un professeur d’université américain William Nordhaus attira l’attention sur le seuil de 2°C ; température au-delà de laquelle, d’après lui, la terre serait en danger. L’année 1988 est un tournant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Elle est caractérisée par une période d’incertitudes scientifiques où naquît le clivage entre les Cassandres et les Sceptiques. Un expert es-climat de la NASA est auditionné par les membres du Congrès. Il a fait part de sa préoccupation sur le risque associé au changement climatique causé par les émissions de GES qui provoquerait une hausse inéluctable de la température. Cette année-là marqua également la naissance du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat). Il se contentait de faire l’état des lieux des connaissances existantes et de bâtir des scénarii pour le futur ; charge aux décideurs politiques de choisir le scénario. Aujourd’hui, le GIEC occupe une place prépondérante dans le schéma onusien. Certains scientifiques ou ONG, taxés de climato-sceptiques, dénoncent cet état de fait dans la mesure où en majeure partie c’est sur les seuls rapports émanant de cet organisme que se fondent les négociations et la décision des Etats membres de la CCNUCC.
En 1997, la COP 3 a été conclue sur le protocole de Kyoto. Les Etats ont pris des engagements sur la réduction d’émission des GES jusqu’en 2012 par rapport à une année de référence 1990. Malgré les « objectifs légalement contraignants », seuls les pays industrialisés ont joué le jeu. La plupart des pays préféraient éluder en évoquant l’un des principes de la CCNUCC : la responsabilité commune mais différenciée des Etats. Les Etats-Unis, premier pollueur de la planète, signent le protocole de Kyoto mais ne le ratifient pas. La Chine, quant à elle, a ratifié mais elle n’a pris aucune obligation dans la mesure où elle se considérait comme étant un pays en développement.
Dix ans plus tard, en 2007 le Sommet de Bali (COP 13) se devait de trouver une suite au protocole de Kyoto qui arrivera à expiration le 1er janvier 2013. Même si on pouvait le prolonger, il semblait inadapté par le fait que les nouveaux pays émergents (Chine, Inde, Brésil, Afrique du Sud) n’avaient pas non plus pris aucun engagement. Malgré tout, « Kyoto » a permis une limitation à 5% de l’émission des GES alors que le scénario « normal » prévoyait une hausse 20%.
Nous avons tous en tête le fiasco de Copenhague (COP 15) en 2009 : deux années de négociation qui ont accouché de trop de textes et des milliers d’amendements réduits à néant. Les experts qui ont planché pendant deux semaines n’ont pas trouvé de points de consensus. Les chefs d’Etat sont arrivés deux jours avant la fin de la COP 15 pour venir apposer leur signature au bas d’un improbable nouveau traité. Les pressions publique ou plutôt médiatique et des ONG ont provoqué une réaction de rejet pour les Etats pollueurs qui ne souhaitaient pas - dès le départ - un objectif sous contrainte. Faute de traité, les grands de ce monde se sont contentés de signer une déclaration politique avant de reprendre l’avion. Celle-ci n’est même pas une décision de la Conférence des Parties sur le Climat ; d’où l’échec de Copenhague !
Paris COP 21 : est-ce un évènement historique ou pas ?
Deux objectifs ont été fixés pour la COP 21 : « limiter la hausse des températures globales à 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels pour un horizon 2030-2050 ; mettre en place des mécanismes qui permettent de s’y adapter, principalement dans les pays les plus vulnérables et les moins avancés ». Le cycle de négociations des textes a commencé dès le lendemain de la COP 15 et cela se fait dans la continuité depuis maintenant cinq ans. L’urgence de la situation commande-t-elle qu’il faut absolument aboutir à un accord à Paris ? Ce cycle de COP bénéficie d’une chambre d’échos médiatique exceptionnelle lorsqu’il se déroule dans les pays industrialisés qui sont censés montrer l’exemple. Lima 2014 n’a pas été aussi médiatisé ; on verra pour Marrakech 2016. Puis nous sommes face aux pressions des ONG, une prise de conscience plus accrue de la population à travers des phénomènes climatiques (inondations, sécheresses…) assez récurrents. Pour toutes ces raisons, il serait souhaitable de trouver un large consensus. Mais le gouvernement français s’est peut-être assigner un objectif trop ambitieux.
La dernière ligne droite
D’autant plus que le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki Moon a mis tous les dirigeants de la planète devant leur responsabilité depuis un an. Rappelons juste la marche pour le Climat de septembre 2014 - juste avant l’Assemblée Générale - à New-York qui a mobilisé des dizaines de milliers de participants, dont le citoyen Ban Ki Moon lui-même qui déclara : « Le changement climatique est une question déterminante de notre époque il n’y a pas de temps à perdre. Si nous n’agissons pas maintenant, nous devrons en payer le prix ». Chaque pays membre était invité à faire des promesses de réduction de leur émission. 90% ont accepté et ainsi remis leur feuille de route ou plans nationaux post-2020, dès le mois d’avril 2015. Et depuis le mois de juin 2015, le Groupe de Travail Spécial - le gouvernement de la CCNUCC- n’a cessé d’expurger le contenu de l’accord appelé « Paris Package ». L’assemblée plénière des Parties (2.000 participants et plus de 40.000 à Paris) convoquée en urgence par la CCNUCC à Bonn en septembre dernier donnait déjà un avant-goût des tractations de la quinzaine parisienne de la COP 21 et des difficultés de trouver un accord à l’unanimité des 196 Parties. Les co-présidents de séance ont subi une fronde générale : critiques des pays développés, frustration des pays émergents et vulnérables, manœuvre en coulisses pour les récalcitrants à un objectif contraignant, démonstration de force (la France est arrivée avec une armada de 60 experts)…
D’ores et déjà, tout le monde sait que les promesses sont insuffisantes si on veut se placer sur une trajectoire de 2°C d’ici 50 ans. Atteindre cet objectif exige un changement radical de notre mode de vie actuel signifie une décarbonisation de 80% l’économie mondiale ; en d’autre termes réduire drastiquement l’utilisation d’énergie fossile et se passer du pétrole et du charbon.
Contrairement à Copenhague, les chefs d’Etat ont été invités dès le début de la quinzaine de négociation pour réaffirmer leurs engagements et donner un mandat de négociation. Reviendront-ils à la fin de la COP 21 ? La Secrétaire Exécutive de la CCNUCC Christiana Figueres a, de son côté, afficher un optimisme de bon aloi. Elle a tenu à réaffirmer qu’« il n’y aura aucun pays, petit ou grand, qui sera laissé de côté ». Pourtant il est difficile d’imaginer trouver un terrain d’entente avec autant d’intérêts divergents. La nomenclature préconisée par les Nations-Unies pour mener les négociations est constituée en blocs régionaux (l’Afrique, l’Asie et la région du Pacifique, l’Europe de l’Est et l’Europe centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes et enfin l’Europe de l’Ouest) En dehors de celle-ci, il existe une myriade de coalitions (les groupes) suivant les préoccupations légitimes des uns et des autres. Pourquoi l’Union Européenne s’arroge-t-elle le droit de représenter une Partie alors que chacun de ses membres sont déjà comptabilisés dans les 195 pays ? Et pour corser encore davantage les négociations, il existe encore des sous-groupes. Exemple : le groupe « G77 » mené par la Chine inclut 133 pays dans lequel cohabitent entre autres des gigognes tels que le BASIC de pays émergents (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine), le groupe « Afrique » rassemblant 54 pays et encore la « Coalition des États à forêts tropicales ».
La COP 21 en quelques chiffres
61 stands d'exposition
800 kilomètres de câbles ont été utilisés
Paru dans le Diasporas-News n°69 de Décembre 2015
Deux objectifs ont été fixés pour la COP 21 : « limiter la hausse des températures globales à 2°C au-dessus des niveaux pré-industriels pour un horizon 2030-2050 ; mettre en place des mécanismes qui permettent de s’y adapter, principalement dans les pays les plus vulnérables et les moins avancés ». Le cycle de négociations des textes a commencé dès le lendemain de la COP 15 et cela se fait dans la continuité depuis maintenant cinq ans. L’urgence de la situation commande-t-elle qu’il faut absolument aboutir à un accord à Paris ? Ce cycle de COP bénéficie d’une chambre d’échos médiatique exceptionnelle lorsqu’il se déroule dans les pays industrialisés qui sont censés montrer l’exemple. Lima 2014 n’a pas été aussi médiatisé ; on verra pour Marrakech 2016. Puis nous sommes face aux pressions des ONG, une prise de conscience plus accrue de la population à travers des phénomènes climatiques (inondations, sécheresses…) assez récurrents. Pour toutes ces raisons, il serait souhaitable de trouver un large consensus. Mais le gouvernement français s’est peut-être assigner un objectif trop ambitieux.
La dernière ligne droite
D’autant plus que le Secrétaire Général de l’ONU Ban Ki Moon a mis tous les dirigeants de la planète devant leur responsabilité depuis un an. Rappelons juste la marche pour le Climat de septembre 2014 - juste avant l’Assemblée Générale - à New-York qui a mobilisé des dizaines de milliers de participants, dont le citoyen Ban Ki Moon lui-même qui déclara : « Le changement climatique est une question déterminante de notre époque il n’y a pas de temps à perdre. Si nous n’agissons pas maintenant, nous devrons en payer le prix ». Chaque pays membre était invité à faire des promesses de réduction de leur émission. 90% ont accepté et ainsi remis leur feuille de route ou plans nationaux post-2020, dès le mois d’avril 2015. Et depuis le mois de juin 2015, le Groupe de Travail Spécial - le gouvernement de la CCNUCC- n’a cessé d’expurger le contenu de l’accord appelé « Paris Package ». L’assemblée plénière des Parties (2.000 participants et plus de 40.000 à Paris) convoquée en urgence par la CCNUCC à Bonn en septembre dernier donnait déjà un avant-goût des tractations de la quinzaine parisienne de la COP 21 et des difficultés de trouver un accord à l’unanimité des 196 Parties. Les co-présidents de séance ont subi une fronde générale : critiques des pays développés, frustration des pays émergents et vulnérables, manœuvre en coulisses pour les récalcitrants à un objectif contraignant, démonstration de force (la France est arrivée avec une armada de 60 experts)…
D’ores et déjà, tout le monde sait que les promesses sont insuffisantes si on veut se placer sur une trajectoire de 2°C d’ici 50 ans. Atteindre cet objectif exige un changement radical de notre mode de vie actuel signifie une décarbonisation de 80% l’économie mondiale ; en d’autre termes réduire drastiquement l’utilisation d’énergie fossile et se passer du pétrole et du charbon.
Contrairement à Copenhague, les chefs d’Etat ont été invités dès le début de la quinzaine de négociation pour réaffirmer leurs engagements et donner un mandat de négociation. Reviendront-ils à la fin de la COP 21 ? La Secrétaire Exécutive de la CCNUCC Christiana Figueres a, de son côté, afficher un optimisme de bon aloi. Elle a tenu à réaffirmer qu’« il n’y aura aucun pays, petit ou grand, qui sera laissé de côté ». Pourtant il est difficile d’imaginer trouver un terrain d’entente avec autant d’intérêts divergents. La nomenclature préconisée par les Nations-Unies pour mener les négociations est constituée en blocs régionaux (l’Afrique, l’Asie et la région du Pacifique, l’Europe de l’Est et l’Europe centrale, l’Amérique latine et les Caraïbes et enfin l’Europe de l’Ouest) En dehors de celle-ci, il existe une myriade de coalitions (les groupes) suivant les préoccupations légitimes des uns et des autres. Pourquoi l’Union Européenne s’arroge-t-elle le droit de représenter une Partie alors que chacun de ses membres sont déjà comptabilisés dans les 195 pays ? Et pour corser encore davantage les négociations, il existe encore des sous-groupes. Exemple : le groupe « G77 » mené par la Chine inclut 133 pays dans lequel cohabitent entre autres des gigognes tels que le BASIC de pays émergents (Brésil, Afrique du Sud, Inde et Chine), le groupe « Afrique » rassemblant 54 pays et encore la « Coalition des États à forêts tropicales ».
La COP 21 en quelques chiffres
- 150 chefs d’Etat et de gouvernement présents à l’ouverture ; 2.000 personnes à leur suite
- Droit de parole par chef d’Etat : 3 minutes / total : 450 minutes (+ de 7heures) de discours
- 40.000 participants dont 10.000 délégués de 195 pays, 14.000 représentants de la société civile et autres experts ou observateurs, 3.000 journalistes accrédités
- Sécurité : 2.800 policiers er gendarmes
- Site : 180.000 m² parc des expositions du Bourget (Nord de Paris)
61 stands d'exposition
800 kilomètres de câbles ont été utilisés
- 412 000 repas seront servis du30 novembre au 11 décembre
- Quantité d'émissions de gaz à effet de serre (GES) : 21.000 tonnes équivalent CO²
- Coût pour la France : 187 millions €uros
- 2 milliards €uros promis par la France à l’Afrique pour les énergies renouvelables
Paru dans le Diasporas-News n°69 de Décembre 2015