Au Gabon, dans le secteur de la justice, le mois de mai a été tumultueux. Les magistrats ont repris leur grève suspendue en février pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail. Ils ne veulent plus le chef de l’Etat Ali Bongo à la tête du Conseil supérieur de la magistrature.
En décembre 2017, ils ont observé des mouvements d’humeurs qui avaient déjà paralysé les tribunaux du pays. Des négociations ouvertes par le gouvernement, les grévistes ont décidé d’observer une suspension. Que des promesses non tenues, les magistrats sont revenus à la charge pour réclamer des bureaux pour travailler, des toges pour les nouveaux et le payement des arriérés de leurs primes. A en croire au Syndicat national des magistrats du Gabon (SYNMAG), par manque de locaux, beaucoup parmi eux, sont ceux qui transforment leurs maisons ou les cybercafés en lieux de travail. A Port-Gentil ou à Franceville, les magistrats des tribunaux administratifs fonctionnent sans locaux depuis 03 ans. A Libreville, le bâtiment qui leur a été affecté pour les loger est aussi occupé par un détachement ministériel. Le 18 mai dernier, ils ont bruyamment manifesté pour évacuer ses occupants. Victimes des affectations arbitraires et anarchiques, ils estiment que le pouvoir judiciaire qu'ils incarnent est bafoué par l'exécutif.
Très remontés contre « une violation de la loi, une immixtion dans le fonctionnement de la justice », ils ne veulent plus d’Ali Bongo à la tête du Conseil supérieur de la magistrature. Le chef de l’Etat est accusé d’être à l’origine des récentes nominations à polémique au sein de l’organe. De quoi provoquer une véritable décharge d’adrénaline chez les hommes en noir qui se sont engagés dans une lutte pour arracher l’indépendance du pouvoir judiciaire dans ce pays. En fait, les magistrats déploraient que des confrères moins gradés ont été promus pour diriger des magistrats hors hiérarchie. « Nous souhaitons la révision de la Constitution. Nous souhaitons que le Conseil soit désormais géré par les présidents des hautes cours. Et le président [de la République], ce serait lui enlever une charge supplémentaire. C'est un combat de longue haleine mais nous y parviendrons pour le bien des justiciables. En ce moment-là il sera possible de dire que le conseil est indépendant», a expliqué à RFI, Stanislas Koumba secrétaire général du Syndicat des magistrats.
« Ce n’est pas parce que le président de la République préside le Conseil supérieur de la magistrature que la justice n’est pas indépendante. Elle est, de par les textes. Donc, il faut mieux articuler les choses et voir quelle révision de la Constitution on peut apporter, pour que cette revendication soit satisfaite, tout en préservant l’équilibre des pouvoirs et l’indépendance de la justice », relativise le porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie By Nze. Mais cela ne suffisait pas à calmer la tempête.
PCK
Paru dans le Diasporas-News n°86 juin 2017
Très remontés contre « une violation de la loi, une immixtion dans le fonctionnement de la justice », ils ne veulent plus d’Ali Bongo à la tête du Conseil supérieur de la magistrature. Le chef de l’Etat est accusé d’être à l’origine des récentes nominations à polémique au sein de l’organe. De quoi provoquer une véritable décharge d’adrénaline chez les hommes en noir qui se sont engagés dans une lutte pour arracher l’indépendance du pouvoir judiciaire dans ce pays. En fait, les magistrats déploraient que des confrères moins gradés ont été promus pour diriger des magistrats hors hiérarchie. « Nous souhaitons la révision de la Constitution. Nous souhaitons que le Conseil soit désormais géré par les présidents des hautes cours. Et le président [de la République], ce serait lui enlever une charge supplémentaire. C'est un combat de longue haleine mais nous y parviendrons pour le bien des justiciables. En ce moment-là il sera possible de dire que le conseil est indépendant», a expliqué à RFI, Stanislas Koumba secrétaire général du Syndicat des magistrats.
« Ce n’est pas parce que le président de la République préside le Conseil supérieur de la magistrature que la justice n’est pas indépendante. Elle est, de par les textes. Donc, il faut mieux articuler les choses et voir quelle révision de la Constitution on peut apporter, pour que cette revendication soit satisfaite, tout en préservant l’équilibre des pouvoirs et l’indépendance de la justice », relativise le porte-parole du gouvernement, Alain Claude Bilie By Nze. Mais cela ne suffisait pas à calmer la tempête.
PCK
Paru dans le Diasporas-News n°86 juin 2017