La troisième tentative a été cette fois-ci la bonne pour l’opposant Nana Akufo Addo. Selon les résultats officiels donnés par la Commission électorale dans la soirée de vendredi 9 décembre dernier, le candidat du NPP (Nouveau Parti Patriotique) remporte le scrutin présidentiel avec 53,3% des voix face au président sortant John Mahama qui est crédité de 44,4%. Le président sortant Mahama qui était en lice pour briguer un second mandat a concédé sa défaite. Il a appelé son adversaire pour le féliciter. « Il a appelé pour concéder sa défaite et nous sommes extatiques », a confirmé la porte-parole du principal parti d'opposition, Oboshie Sai Cofie. « Mes chers concitoyens, vous ne m’avez pas élu pour servir un seul parti mais pour servir le peuple entier. Le président du Ghana est président pour chaque Ghanéen, sans discrimination, malice ou malveillance, pour chaque groupe ethnique, pour chaque affiliation politique ou religieuse. Que vous m’ayez soutenu ou non, que vous ayez ou non fait campagne à mes côtés, que vous ayez ou non voté pour moi, je peux vous promettre une chose : je ferai de mon mieux pour servir vos intérêts et remettre notre pays sur la voie du progrès et de la prospérité», tels sont les premiers mots du chef de file de l’opposition élu nouveau président du Ghana.
Les 10,7 millions d'électeurs ghanéens étaient appelés aux urnes le mercredi 7 décembre pour élire leur nouveau président et leurs 275 députés. En dehors de quelques incidents sur fonds des violences sporadiques qui ont d'ailleurs entaché le processus électoral dans ce pays, dans l'ensemble, le scrutin présidentiel couplé des législatives s'est déroulé dans le calme, malgré des problèmes techniques dans quelques bureaux de vote. Sept candidats étaient en lice pour occuper « Flastaff House », la nouvelle et somptueuse présidence du pays. Mais c’est entre le président sortant John Mahama du NDC (National Democratic Congress) et Nana Akuffo-Addo du NPP, les deux rivaux historiques, que la dure bataille s’est jouée. Mahama, candidat du NDC, figure charismatique et réputé comme proche du peuple, s’est présenté à sa propre succession, est sanctionné par les votants déçus de son premier mandat pour sa politique économique et les scandales de corruption de ces dernières années.
Depuis 20 ans, c’est la première fois, en 2016, que la croissance économique du pays a connu le plus faible taux de 3,3%. Cette situation chaotique d’une économique d’aplomb, plusieurs experts l’expliquent par la dépendance du Ghana à ses matières premières notamment l’or, le cacao, le pétrole dont les cours ont considérablement chuté. En 2015, pour retrouver un peu de souffle, l’économie ghanéenne a dû tendre la main au FMI (Fond mondial international). Alors que le Revenu national brut (RNB) par habitant s'élevait à 1.480 dollars. 25% des 27,4 millions de Ghanéens vivent encore en dessous du seuil de pauvreté, selon une estimation de la Banque mondiale. Du boulot titanesque attend alors le nouveau locataire de «Flastaff House » au cours de son premier mandat de quatre (04) ans.
Avocat, il a exercé en France et en Angleterre avant de revenir au Ghana. Mais ce n'est qu'en 1992, lorsque le pays a retrouvé la démocratie après des décennies de régimes militaires, que Nana Akufo-Addo s'est engagé auprès du NPP. Son père, Edward Akufo-Addo, a été lui-même président à la fin des années 1960. Le nouvel élu ancien député, ancien ministre de la Justice et des Affaires étrangères sous le président John Kufuor.
Habitués au jeu de l’alternance depuis 1990, le Ghana est réputé d'être l'un des pays les plus pacifiques et démocratiques en Afrique sub-saharienne. Mais depuis, ce sont NDC et NPP, les deux principaux partis de l’échiquier politique ghanéens qui s’alternent au pouvoir. En 15 ans, c'est la troisième alternance que vit ce pays.
Pierre Claver KUVO
Paru dans le Diasporas-News °80 Décembre 2016
Depuis 20 ans, c’est la première fois, en 2016, que la croissance économique du pays a connu le plus faible taux de 3,3%. Cette situation chaotique d’une économique d’aplomb, plusieurs experts l’expliquent par la dépendance du Ghana à ses matières premières notamment l’or, le cacao, le pétrole dont les cours ont considérablement chuté. En 2015, pour retrouver un peu de souffle, l’économie ghanéenne a dû tendre la main au FMI (Fond mondial international). Alors que le Revenu national brut (RNB) par habitant s'élevait à 1.480 dollars. 25% des 27,4 millions de Ghanéens vivent encore en dessous du seuil de pauvreté, selon une estimation de la Banque mondiale. Du boulot titanesque attend alors le nouveau locataire de «Flastaff House » au cours de son premier mandat de quatre (04) ans.
Avocat, il a exercé en France et en Angleterre avant de revenir au Ghana. Mais ce n'est qu'en 1992, lorsque le pays a retrouvé la démocratie après des décennies de régimes militaires, que Nana Akufo-Addo s'est engagé auprès du NPP. Son père, Edward Akufo-Addo, a été lui-même président à la fin des années 1960. Le nouvel élu ancien député, ancien ministre de la Justice et des Affaires étrangères sous le président John Kufuor.
Habitués au jeu de l’alternance depuis 1990, le Ghana est réputé d'être l'un des pays les plus pacifiques et démocratiques en Afrique sub-saharienne. Mais depuis, ce sont NDC et NPP, les deux principaux partis de l’échiquier politique ghanéens qui s’alternent au pouvoir. En 15 ans, c'est la troisième alternance que vit ce pays.
Pierre Claver KUVO
Paru dans le Diasporas-News °80 Décembre 2016