L’arrestation à Lomé, (la capitale du Togo), d’Antoine Randolph agite la classe politique togolaise et ravive la tension entre le pouvoir et l’opposition. A Paris, la diaspora se mobilise pour obtenir la libération immédiate et sans condition du Franco-togolais.
Le Franco-togolais Antoine Randolph, 70 ans, en séjour à Lomé, a été arrêté, selon la version officielle des autorités togolaises, le 20 février 2016 à la frontière Sanvée-Condji entre le Togo et le Benin. Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le Col Yark Damehame qui n’a pas voulu donner trop de détails, a confié que l’opposant politique de la diaspora togolaise a été interpellé et est « détenu à la Direction centrale du Renseignement intérieur pour nécessité d’enquête ».
Au Togo, cette arrestation que d’aucuns qualifient d’enlèvement ou de kidnapping agite la classe politique et offusque les Togolais de l’étranger. Le 23 février, Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition, dans une correspondance adressée au ministre Col Yark Damehame, a demandé des éclaircissements sur les circonstances, les motifs de l’arrestation ainsi que le lieu de détention du Franco-togolais. « J’apprends avec insistance qu’un Togolais de la diaspora, du nom de RANDOLPH Antoine, médecin vétérinaire de son état à Colmar (France), en séjour au Togo, a été arrêté à Lomé et serait détenu par les services de l’ANR. Je vous prie de bien vouloir clarifier cette situation et me faire savoir les circonstances ainsi que les raisons de cette arrestation. Vous voudrez également me préciser par la même occasion le lieu de détention de M. RANDOLPH Antoine », a-t-il écrit. Le président national de l’Alliance nationale pour le changement (Anc) attendait de la part du ministre « Une prompte réponse ».
Le 25 février, sur les antennes de Kanal Fm, une radio de la place, Yark a déclaré qu’il n’a pas « le temps de répondre à Jean Pierre FABRE ». Du coup, à l’Anc, on qualifie ce propos du ministre d’ « insolent » et de « prétentieux ». « Parce que soldat, il se croit au-dessus de la loi. C’est ce comportement qui nous fait dénoncer vigoureusement la nomination des soldats dans les ministères et à la tête des préfectures. Je l’invite à lire la loi portant statut de l’opposition, notamment les articles 11 et 12. Il ne doit pas oublier qu’un ministre est au service du peuple et que c’est au nom du peuple togolais que le chef de file de l’opposition lui a adressé cette lettre. Quant à lui, il ne peut se prévaloir d’aucun suffrage. Un ministre doit du respect aux élus du peuple. Dans un pays normal, il aurait démissionné suite à ces propos », s’est indigné Eric Dupuy, Secrétaire national à la Communication du parti orange.
La Synergie des organisations de la diaspora togolaise a appelé la communauté internationale et la France à exiger « la libération inconditionnelle et sans
délai du Dr Antoine RANDOLPH ». Le 26 février, une manifestation de protestation a été organisée, en ce sens, devant l'Ambassade du Togo à Paris. A en croire des indiscrétions la France aurait saisi Lomé sur cette arrestation.
Dans certains milieux, il se raconte que l’homme serait impliqué dans une affaire de recrutement de jeunes ex-rebelles et serait même dans le viseur des services de renseignement d’un pays de la sous-région. Il est aussi soupçonné par le pouvoir de Lomé d’être proche du blogueur et activiste polonais Mathieu Cichocki très critique envers le régime togolais.
Dr Antoine Randolph, est un farouche opposant au régime Gnassingbé père et fils, vivant à Colmar en France. Médecin de carrière, le leader Rndp (Rassemblement national pour la démocratie et le panafricanisme) est contraint à l’exil depuis 1995 pour ses convictions politiques.
Pierre-Claver KUVO
Paru dans le Diasporas-News n°72 de Mars 2016
Au Togo, cette arrestation que d’aucuns qualifient d’enlèvement ou de kidnapping agite la classe politique et offusque les Togolais de l’étranger. Le 23 février, Jean-Pierre Fabre, le chef de file de l’opposition, dans une correspondance adressée au ministre Col Yark Damehame, a demandé des éclaircissements sur les circonstances, les motifs de l’arrestation ainsi que le lieu de détention du Franco-togolais. « J’apprends avec insistance qu’un Togolais de la diaspora, du nom de RANDOLPH Antoine, médecin vétérinaire de son état à Colmar (France), en séjour au Togo, a été arrêté à Lomé et serait détenu par les services de l’ANR. Je vous prie de bien vouloir clarifier cette situation et me faire savoir les circonstances ainsi que les raisons de cette arrestation. Vous voudrez également me préciser par la même occasion le lieu de détention de M. RANDOLPH Antoine », a-t-il écrit. Le président national de l’Alliance nationale pour le changement (Anc) attendait de la part du ministre « Une prompte réponse ».
Le 25 février, sur les antennes de Kanal Fm, une radio de la place, Yark a déclaré qu’il n’a pas « le temps de répondre à Jean Pierre FABRE ». Du coup, à l’Anc, on qualifie ce propos du ministre d’ « insolent » et de « prétentieux ». « Parce que soldat, il se croit au-dessus de la loi. C’est ce comportement qui nous fait dénoncer vigoureusement la nomination des soldats dans les ministères et à la tête des préfectures. Je l’invite à lire la loi portant statut de l’opposition, notamment les articles 11 et 12. Il ne doit pas oublier qu’un ministre est au service du peuple et que c’est au nom du peuple togolais que le chef de file de l’opposition lui a adressé cette lettre. Quant à lui, il ne peut se prévaloir d’aucun suffrage. Un ministre doit du respect aux élus du peuple. Dans un pays normal, il aurait démissionné suite à ces propos », s’est indigné Eric Dupuy, Secrétaire national à la Communication du parti orange.
La Synergie des organisations de la diaspora togolaise a appelé la communauté internationale et la France à exiger « la libération inconditionnelle et sans
délai du Dr Antoine RANDOLPH ». Le 26 février, une manifestation de protestation a été organisée, en ce sens, devant l'Ambassade du Togo à Paris. A en croire des indiscrétions la France aurait saisi Lomé sur cette arrestation.
Dans certains milieux, il se raconte que l’homme serait impliqué dans une affaire de recrutement de jeunes ex-rebelles et serait même dans le viseur des services de renseignement d’un pays de la sous-région. Il est aussi soupçonné par le pouvoir de Lomé d’être proche du blogueur et activiste polonais Mathieu Cichocki très critique envers le régime togolais.
Dr Antoine Randolph, est un farouche opposant au régime Gnassingbé père et fils, vivant à Colmar en France. Médecin de carrière, le leader Rndp (Rassemblement national pour la démocratie et le panafricanisme) est contraint à l’exil depuis 1995 pour ses convictions politiques.
Pierre-Claver KUVO
Paru dans le Diasporas-News n°72 de Mars 2016