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L'Afrique du Sud se prépare à l'austérité pour éviter la dégradation de la note de sa dette

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Le ministre des Finances sud-africain Pravin Gordhan a présenté mercredi un budget teinté d'austérité, dans lequel il prévoit des augmentations d'impôts et une réduction des dépenses publiques afin d'éviter une dégradation de la note de la dette du pays.
L'Afrique du Sud se prépare à l'austérité pour éviter la dégradation de la note de sa dette
Avec une croissance en-dessous de 1% pour 2016, un quart de la population au chômage et une forte dépréciation de sa monnaie ces douze derniers mois, l'économie la plus industrialisée du continent vit une période délicate. "Nous ne pouvons pas dépenser l'argent que nous n'avons pas. Nous ne pouvons emprunter au-delà de notre capacité de remboursement. Jusqu'à ce qu'on puisse raviver la croissance et générer plus de recettes nous devons être durs avec nous-mêmes", a lancé le ministre devant le Parlement réuni au Cap (sud).
Dans son discours, Pravin Gordhan a tenté de contenter à la fois les marchés financiers et le gouvernement qui doit affronter des élections municipales dans quelques mois.
Sans prononcer le mot "privatisation", il a souhaité une meilleure coopération avec le secteur privé pour dynamiser la croissance, plombée par le ralentissement de la demande chinoise, la chute des cours des matières premières et la grave sécheresse qui frappe le pays.
Le ministre a ouvert la voie à des investissements privés dans les entreprises publiques en difficulté comme la compagnie aérienne South African Airways (SAA). Le gouvernement va ainsi étudier une fusion entre SAA et sa filiale SA Express "avec la possibilité de faire participer un actionnaire minoritaire", a-t-il dit.
Il devra toutefois convaincre l'aile gauche du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir, qui s'est toujours opposée aux privatisations. Les députés devront se prononcer sur ce budget lors de la prochaine session du Parlement, où l'ANC est majoritaire.
- Hausse des taxes -
Selon M. Gordhan, le budget aura comme objectif prioritaire de stabiliser la dette à "46,2% du PIB en 2017/2018".
Dans la foulée de son discours, la monnaie sud-africaine a perdu 2,25% de sa valeur face au dollar comme à l'euro.
Début décembre, Fitch avait dégradé d'un cran la note de l'Afrique du Sud à BBB- , un échelon seulement au-dessus des catégories spéculatives, en raison notamment de la faible croissance.
Regagner la confiance des agences de notation ne sera pas facile pour M. Gordhan, nommé en décembre après deux changements de ministres en quatre jours, une séquence désastreuse pour l'économie sud-africaine.
Le président Jacob Zuma avait limogé à la surprise générale Nhlanhla Nene, ministre des Finances respecté des marchés, et nommé à sa place David van Rooyen, un député inexpérimenté. Mais l'inquiétude des marchés et la chute du rand provoquées par cette annonce avaient poussé le président à rappeler M. Gordhan, qui avait déjà occupé ce poste de 2009 à 2014.
"Ce budget ne va pas suffire pour éviter une dégradation de notre note dans un avenir proche mais il nous a peut-être fait gagner un peu de temps", a estimé Mohamed Nalla, chef stratégiste pour Nedbank.
Adrian Saville, économiste pour Citadel, a salué "un vrai effort sur le contrôle des dépenses publiques", notant que "plusieurs mesures peuvent laisser penser à un budget d'austérité mais il n'est pas totalement conservateur".
Le ministre a aussi annoncé une hausse des taxes sur certains produits comme l'essence ou le tabac qui devraient rapporter 18 milliards de rands (1,07 milliard d'euros).
Si l'impôt sur le revenu ne sera pas augmenté, une mesure concernant les impôts sur la richesse est examinée, a dit M. Gordhan.
Le plafond des dépenses publiques sera également abaissé de 25 milliards de rands (1,48 milliard d'euros) sur les trois prochaines années, essentiellement en réduisant des postes au sein de la fonction publique. Pravin Gordhan a néanmoins assuré que ces coupes budgétaires n'affecteraient pas les services publics.
Elles devront par ailleurs compenser une hausse de 16 milliards de rands (950 millions d'euros) pour l'éducation supérieure afin de trouver une "solution aux demandes des étudiants concernant les frais de scolarité et le logement".
L'an dernier les étudiants sud-africains avaient obtenu après des manifestations le gel de leurs frais universitaires en 2016.


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