Diagnostic et intervention précoces, accompagnement vers l'école et dans l'emploi: le Premier ministre Edouard Philippe présente vendredi une "stratégie" sur cinq ans visant à donner aux enfants et adultes autistes une vie "la plus normale possible".
L'objectif est de "rattraper le retard" de la France, a déclaré vendredi le chef du gouvernement, qui a passé environ une heure au salon international de l'autisme de Marne-La-Vallée avec la secrétaire d'Etat chargée du handicap, Sophie Cluzel.
Au milieu de ses échanges avec les exposants, il a été interpellé plusieurs fois par des familles.
"On est en France, pourquoi mon petit-fils n'a pas le droit d'aller à l'école?", a lancé la grand-mère d'un enfant autiste de cinq ans, "refusé" par l'école.
"Vous avez raison d'être scandalisée, ça me scandalise aussi", a répondu M. Philippe. "On a pris un retard en la matière qui n'est pas acceptable. Notre objectif, avec l'ensemble du gouvernement, c'est justement de faire en sorte de rattraper notre retard, de détecter plus tôt, d'accompagner mieux".
Entouré des ministres Agnès Buzyn (Santé), Jean-Michel Blanquer (Education nationale) et Frédérique Vidal (Enseignement supérieur et recherche), il doit détailler dans l'après-midi au Muséum d'Histoire naturelle cette "stratégie nationale", portant sur la période 2018-2022.
Elle succèdera au troisième plan autisme (2013-2017), qui était doté de 205 millions d'euros.
En déplacement jeudi à Rouen, Emmanuel Macron a levé le voile sur des nouvelles mesures représentant 344 millions d'euros sur cinq ans, élaborées à l'issue d'une concertation de neuf mois avec les associations et autres acteurs du secteur.
L'une des innovations est la création, à partir du 1er janvier 2019, d'un "forfait d'intervention précoce" qui permettra de faire prendre en charge par l'Assurance-maladie des séances avec des thérapeutes (psychomotriciens, ergothérapeutes, neuropsychologues ...), dès les premiers troubles détectés et avant le diagnostic officiel.
Repérés très tôt, et avec un accompagnement précoce et intense, les écarts de développement peuvent être rattrapés dans certains cas, et dans d'autres une aggravation du handicap peut être évitée, a fait valoir Matignon.
- 100% des enfants autistes en maternelle -
Les "troubles du spectre de l'autisme" (TSA) atteignent "environ 1 % de la population", estime la Cour des Comptes. Elle évalue à 700.000 le nombre de personnes concernées en France, dont 600.000 adultes, bien que ces derniers ne soient "qu'environ 75.000" à être aujourd'hui diagnostiqués.
Ce trouble neurodéveloppemental se caractérise par des difficultés d'interaction sociale, des comportements répétitifs et des centres d'intérêt restreints ou spécifiques. Il peut s'accompagner ou non d'une déficience intellectuelle.
Pour les enfants nés en 2018, "il faudrait que dès 2019, l'ensemble de cette classe d'âge puisse avoir accès au dépistage et au forfait d'intervention précoce, et que cette génération dépistée le plus tôt possible puisse intégralement entrer à l'école en 2021. C'est le premier jalon qu'on s'est fixé", a ajouté Matignon.
Le gouvernement prévoit de "tripler" le nombre de places en Unités d'enseignement en maternelle (UEM), des petites classes destinées aux enfants ayant besoin d'un soutien renforcé.
De nouvelles classes spécialisées doivent être ouvertes en primaire, au collège et au lycée, et l'accompagnement des enseignants doit être renforcé. Une centaine de postes d'enseignants spécialisés dans l'autisme seront créés pour soutenir ceux qui ont des élèves autistes dans leurs classes.
Des mesures sont également prévues pour améliorer le repérage des adultes ayant des troubles autistiques, afin de pouvoir adapter leur prise en charge et leur accompagnement, vers l'emploi notamment. Les crédits destinés au dispositif d’emploi accompagné seront ainsi doublés, dans l'objectif de faciliter leur insertion professionnelle.
Afin que les recommandations de bonnes pratiques de la haute autorité de Santé (HAS) soient mieux connues et appliquées, des mesures sont prévues pour améliorer la formation initiale et continue des professionnels de santé et travailleurs sociaux.
L'exécutif entend également développer la recherche sur les troubles neurodéveloppementaux, pour "remettre la science au coeur de la politique de l'autisme", et développer des solutions de répit pour les familles.
Au milieu de ses échanges avec les exposants, il a été interpellé plusieurs fois par des familles.
"On est en France, pourquoi mon petit-fils n'a pas le droit d'aller à l'école?", a lancé la grand-mère d'un enfant autiste de cinq ans, "refusé" par l'école.
"Vous avez raison d'être scandalisée, ça me scandalise aussi", a répondu M. Philippe. "On a pris un retard en la matière qui n'est pas acceptable. Notre objectif, avec l'ensemble du gouvernement, c'est justement de faire en sorte de rattraper notre retard, de détecter plus tôt, d'accompagner mieux".
Entouré des ministres Agnès Buzyn (Santé), Jean-Michel Blanquer (Education nationale) et Frédérique Vidal (Enseignement supérieur et recherche), il doit détailler dans l'après-midi au Muséum d'Histoire naturelle cette "stratégie nationale", portant sur la période 2018-2022.
Elle succèdera au troisième plan autisme (2013-2017), qui était doté de 205 millions d'euros.
En déplacement jeudi à Rouen, Emmanuel Macron a levé le voile sur des nouvelles mesures représentant 344 millions d'euros sur cinq ans, élaborées à l'issue d'une concertation de neuf mois avec les associations et autres acteurs du secteur.
L'une des innovations est la création, à partir du 1er janvier 2019, d'un "forfait d'intervention précoce" qui permettra de faire prendre en charge par l'Assurance-maladie des séances avec des thérapeutes (psychomotriciens, ergothérapeutes, neuropsychologues ...), dès les premiers troubles détectés et avant le diagnostic officiel.
Repérés très tôt, et avec un accompagnement précoce et intense, les écarts de développement peuvent être rattrapés dans certains cas, et dans d'autres une aggravation du handicap peut être évitée, a fait valoir Matignon.
- 100% des enfants autistes en maternelle -
Les "troubles du spectre de l'autisme" (TSA) atteignent "environ 1 % de la population", estime la Cour des Comptes. Elle évalue à 700.000 le nombre de personnes concernées en France, dont 600.000 adultes, bien que ces derniers ne soient "qu'environ 75.000" à être aujourd'hui diagnostiqués.
Ce trouble neurodéveloppemental se caractérise par des difficultés d'interaction sociale, des comportements répétitifs et des centres d'intérêt restreints ou spécifiques. Il peut s'accompagner ou non d'une déficience intellectuelle.
Pour les enfants nés en 2018, "il faudrait que dès 2019, l'ensemble de cette classe d'âge puisse avoir accès au dépistage et au forfait d'intervention précoce, et que cette génération dépistée le plus tôt possible puisse intégralement entrer à l'école en 2021. C'est le premier jalon qu'on s'est fixé", a ajouté Matignon.
Le gouvernement prévoit de "tripler" le nombre de places en Unités d'enseignement en maternelle (UEM), des petites classes destinées aux enfants ayant besoin d'un soutien renforcé.
De nouvelles classes spécialisées doivent être ouvertes en primaire, au collège et au lycée, et l'accompagnement des enseignants doit être renforcé. Une centaine de postes d'enseignants spécialisés dans l'autisme seront créés pour soutenir ceux qui ont des élèves autistes dans leurs classes.
Des mesures sont également prévues pour améliorer le repérage des adultes ayant des troubles autistiques, afin de pouvoir adapter leur prise en charge et leur accompagnement, vers l'emploi notamment. Les crédits destinés au dispositif d’emploi accompagné seront ainsi doublés, dans l'objectif de faciliter leur insertion professionnelle.
Afin que les recommandations de bonnes pratiques de la haute autorité de Santé (HAS) soient mieux connues et appliquées, des mesures sont prévues pour améliorer la formation initiale et continue des professionnels de santé et travailleurs sociaux.
L'exécutif entend également développer la recherche sur les troubles neurodéveloppementaux, pour "remettre la science au coeur de la politique de l'autisme", et développer des solutions de répit pour les familles.