La République démocratique du Congo a commémoré jeudi le premier anniversaire de la mort de son opposant historique, Etienne Tshisekedi, dont les futures obsèques et l'héritage politique avivent l'interminable crise congolaise entre l'actuelle opposition et le régime du président Joseph Kabila.
Un an après sa mort à Bruxelles le 1er février 2017, le corps de M. Tshisekedi attend toujours dans une morgue en Belgique son rapatriement et son inhumation dans "la terre de ses ancêtres", selon l'expression consacrée en RDC.
A Kinshasa, une messe d'action de grâce a été célébrée en la cathédrale Notre-Dame par le frère cadet du défunt, Mgr Gérard Mulumba.
"J'espère que les autorités finiront par se décider à rapatrier le corps d'Etienne Tshisekedi et à organiser les funérailles qu'il mérite", a déclaré Mgr Mulumba.
La cathédrale pleine à craquer a réservé une ovation à l'arrivée du fils de M. Tshisekedi, Félix, président du Rassemblement de l'opposition (Rassop) qui demande le départ du président Kabila.
M. Tshisekedi était entouré de Jean-Marc Kabund, secrétaire général du parti fondé par son père, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), dont le siège se trouve dans la commune de Limete.
Un autre parti revendiquant le nom de l'UDPS, celui du Premier ministre Bruno Tshibala, a annoncé également une messe dans une autre église de Kinshasa, jeudi à 15H00. M. Tshibala devrait s'y rendre, a assuré un de ses proches à l'AFP.
Un accord entre les autorités, la famille et l'UDPS, dont l'AFP avait eu copie en août, était supposé organiser le rapatriement de la dépouille de l'opposant, décédé à l'âge de 84 ans des suites de problèmes pulmonaires.
Cet accord sur le financement des obsèques et l'inhumation dans une concession familiale à la périphérie de Kinshasa, n'a jamais été mis en oeuvre.
L'"UDPS-Limete" dénonce "la mauvaise volonté du régime de Kabila qui considère Tshisekedi mort toujours comme opposant", accuse un cadre du parti qui vit en Belgique, Ange Pabolangi.
"Contrairement à ce qui est dit, l'UDPS ne pose pas de conditions politiques à ce rapatriement. Mais le régime a peur des manifestations de rue si le corps revient", ajoute-t-il.
De son côté, le ministère de l'Intérieur renvoie les "familles" politiques et biologiques à leurs propres responsabilités, affirmant que sa porte "reste ouverte".
- 'Décrispation politique' -
Juste avant sa mort, M. Tshisekedi avait supervisé l'accord politique de la Saint-Sylvestre 2016 avec la majorité au pouvoir, sous l'égide de la conférence épiscopale.
L'enjeu: trouver une issue à la crise liée au maintien du président Kabila au-delà de la fin de son second mandat le 20 décembre 2016, après la répression sanglante de manifestations en septembre et décembre 2016.
L'accord prévoyait la nomination d'un Premier ministre issu des rangs de l'opposition, des mesures de "décrispation politique" et des élections au plus tard en décembre 2017.
La situation n'a pas cessé de se dégrader depuis la mort de M. Tshisekedi. Son fils et l'UDPS-Limete ont contesté la procédure de nomination du nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, qu'ils ont exclu.
En réponse, M. Tshibala a été désigné lors d'un congrès en décembre président de "son" UDPS. La presse kinoise parle désormais de l'"UDPS-aile Limete" et de l'"UDPS-aile Tshibala". L'UDPS-Limete a annoncé son propre congrès en février.
Les élections en RDC ont finalement été reportées au 23 décembre 2018 par les autorités qui affirment que les violences au Kasaï (centre) ont retardé le recensement des électeurs.
M. Tshisekedi fils et d'autres opposants ont réclamé en vain une "transition sans Kabila". Leurs appels à des mobilisations diverses fin 2017 ont rencontré un écho limité en RDC où les autorités interdisent toute manifestation depuis septembre 2016.
La contestation du régime a repris de la vigueur avec les appels d'un comité laïc proche de l'Eglise catholique à des "marches pacifiques" les 31 décembre et 21 janvier, dont la répression a fait une quinzaine de morts d'après les Nations unies.
Avant la messe, l'"UDPS-Limete" a dénoncé mercredi dans un communiqué "l'enlèvement de ses membres dont certains sont gardés dans les geôles du pouvoir", en donnant six noms.
A Kinshasa, une messe d'action de grâce a été célébrée en la cathédrale Notre-Dame par le frère cadet du défunt, Mgr Gérard Mulumba.
"J'espère que les autorités finiront par se décider à rapatrier le corps d'Etienne Tshisekedi et à organiser les funérailles qu'il mérite", a déclaré Mgr Mulumba.
La cathédrale pleine à craquer a réservé une ovation à l'arrivée du fils de M. Tshisekedi, Félix, président du Rassemblement de l'opposition (Rassop) qui demande le départ du président Kabila.
M. Tshisekedi était entouré de Jean-Marc Kabund, secrétaire général du parti fondé par son père, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), dont le siège se trouve dans la commune de Limete.
Un autre parti revendiquant le nom de l'UDPS, celui du Premier ministre Bruno Tshibala, a annoncé également une messe dans une autre église de Kinshasa, jeudi à 15H00. M. Tshibala devrait s'y rendre, a assuré un de ses proches à l'AFP.
Un accord entre les autorités, la famille et l'UDPS, dont l'AFP avait eu copie en août, était supposé organiser le rapatriement de la dépouille de l'opposant, décédé à l'âge de 84 ans des suites de problèmes pulmonaires.
Cet accord sur le financement des obsèques et l'inhumation dans une concession familiale à la périphérie de Kinshasa, n'a jamais été mis en oeuvre.
L'"UDPS-Limete" dénonce "la mauvaise volonté du régime de Kabila qui considère Tshisekedi mort toujours comme opposant", accuse un cadre du parti qui vit en Belgique, Ange Pabolangi.
"Contrairement à ce qui est dit, l'UDPS ne pose pas de conditions politiques à ce rapatriement. Mais le régime a peur des manifestations de rue si le corps revient", ajoute-t-il.
De son côté, le ministère de l'Intérieur renvoie les "familles" politiques et biologiques à leurs propres responsabilités, affirmant que sa porte "reste ouverte".
- 'Décrispation politique' -
Juste avant sa mort, M. Tshisekedi avait supervisé l'accord politique de la Saint-Sylvestre 2016 avec la majorité au pouvoir, sous l'égide de la conférence épiscopale.
L'enjeu: trouver une issue à la crise liée au maintien du président Kabila au-delà de la fin de son second mandat le 20 décembre 2016, après la répression sanglante de manifestations en septembre et décembre 2016.
L'accord prévoyait la nomination d'un Premier ministre issu des rangs de l'opposition, des mesures de "décrispation politique" et des élections au plus tard en décembre 2017.
La situation n'a pas cessé de se dégrader depuis la mort de M. Tshisekedi. Son fils et l'UDPS-Limete ont contesté la procédure de nomination du nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, qu'ils ont exclu.
En réponse, M. Tshibala a été désigné lors d'un congrès en décembre président de "son" UDPS. La presse kinoise parle désormais de l'"UDPS-aile Limete" et de l'"UDPS-aile Tshibala". L'UDPS-Limete a annoncé son propre congrès en février.
Les élections en RDC ont finalement été reportées au 23 décembre 2018 par les autorités qui affirment que les violences au Kasaï (centre) ont retardé le recensement des électeurs.
M. Tshisekedi fils et d'autres opposants ont réclamé en vain une "transition sans Kabila". Leurs appels à des mobilisations diverses fin 2017 ont rencontré un écho limité en RDC où les autorités interdisent toute manifestation depuis septembre 2016.
La contestation du régime a repris de la vigueur avec les appels d'un comité laïc proche de l'Eglise catholique à des "marches pacifiques" les 31 décembre et 21 janvier, dont la répression a fait une quinzaine de morts d'après les Nations unies.
Avant la messe, l'"UDPS-Limete" a dénoncé mercredi dans un communiqué "l'enlèvement de ses membres dont certains sont gardés dans les geôles du pouvoir", en donnant six noms.