« Investir en Afrique, entreprendre pour l’Afrique » ; tel a été le fil rouge de la seconde édition de Rebranding Africa Forum (RAF) qui s’est tenue trois jours durant, au mois d’octobre dernier à Bruxelles. Le choix de cette ville n’est pas fortuit. Siège de la plupart des institutions de l’Union Européenne, à ce titre, la capitale belge demeure le cordon des relations de coopération entre les deux rives de la Méditerranée.
RAF a encore fait le plein cette année avec pas moins de 400 participants dont plusieurs personnalités de tous horizons qui croient en l’émergence de l’Afrique par les africains. La première édition de 2014 a été consacrée à un état des lieux général ; une sorte de diagnostic sur les opportunités, les forces et les faiblesses en matière de développement économique. La suite logique voudrait que la deuxième rencontre aborde un sujet plus concret : l’investissement et l’entreprenariat.
« Rebranding » mot anglais qu’on peut traduire par redorer l’image est à l’origine même de l’organisation de ce rendez-vous annuel. Initié par Thierry Hot qui, en bon pasteur pourfendeur des déclinologues et autres afro-pessimistes, sillonne le continent africain et prêche inlassablement son discours : « l’Afrique positive ». Après cinquante années d’indépendance, comment assurer enfin un développement endogène ? De cette réflexion, RAF tente d’apporter sa pierre à l’édifice en réunissant un aréopage qui – ensemble – réfléchit, échange des idées et deviendra une force de propositions que chaque acteur pourrait s’en approprier. Un guide intitulé « l’émergence de l’Afrique en 50 idées-clés » a été remis à chaque participant à la fin du colloque.
Ses ressources naturelles, sa démographie font que l’Afrique mérite davantage qu’une croissance moyenne de 5% par an. D’ailleurs, le Premier Ministre du Sénégal S.E.M. Mahammed Dionne déclara lors de son intervention que « c’est un crime que d’exporter nos matières premières ; car ce faisant, on brûle nos emplois ». En d’autres termes, si on veut créer des emplois, il n’y pas d’autre alternative que d’investir afin de créer les conditions d’une production industrielle ou agroalimentaire in-situ. Le rapport de l’OCDE table sur 73 milliards $ d’Investissement Direct à l’Etranger (IDE) – les capitaux alloués à tout le continent - pour 2015 contre 55 milliards les années précédentes. Cette progression est pour l’essentiel, impulsée par les projets d’envergure financés par les chinois. La ventilation de l’IDE indique que plus de 38% des capitaux sont investis dans l’extraction des matières premières contre seulement 33% dans le secteur manufacturier ; véritable source de richesse et d’emplois pour les 300 millions de classe moyenne continentale. Cette publication de l’OCDE met également l’accent sur la volatilité des Indicateurs de Développement Humain (IDH évaluant la santé, l’éducation) ; synonyme d’une disparité de la distribution du fruit de la croissance économique au sein même d’un pays. En gros, les capitaux étrangers investis sur le continent ne bénéficient qu’à 15% de la population.
En réponse à cette litanie de chiffres, RAF a proposé aux participants de se pencher sur « la mise en œuvre réelle d’un environnement sain, organisé et attractif pour développer l’entreprenariat sur le continent ». Cette problématique de l’investissement a été débattue dans le cadre de trois ateliers déclinés de la manière suivante : enjeux et opportunités ; les secteurs clés ; l’innovation au cœur des investissements.
« Rebranding » mot anglais qu’on peut traduire par redorer l’image est à l’origine même de l’organisation de ce rendez-vous annuel. Initié par Thierry Hot qui, en bon pasteur pourfendeur des déclinologues et autres afro-pessimistes, sillonne le continent africain et prêche inlassablement son discours : « l’Afrique positive ». Après cinquante années d’indépendance, comment assurer enfin un développement endogène ? De cette réflexion, RAF tente d’apporter sa pierre à l’édifice en réunissant un aréopage qui – ensemble – réfléchit, échange des idées et deviendra une force de propositions que chaque acteur pourrait s’en approprier. Un guide intitulé « l’émergence de l’Afrique en 50 idées-clés » a été remis à chaque participant à la fin du colloque.
Ses ressources naturelles, sa démographie font que l’Afrique mérite davantage qu’une croissance moyenne de 5% par an. D’ailleurs, le Premier Ministre du Sénégal S.E.M. Mahammed Dionne déclara lors de son intervention que « c’est un crime que d’exporter nos matières premières ; car ce faisant, on brûle nos emplois ». En d’autres termes, si on veut créer des emplois, il n’y pas d’autre alternative que d’investir afin de créer les conditions d’une production industrielle ou agroalimentaire in-situ. Le rapport de l’OCDE table sur 73 milliards $ d’Investissement Direct à l’Etranger (IDE) – les capitaux alloués à tout le continent - pour 2015 contre 55 milliards les années précédentes. Cette progression est pour l’essentiel, impulsée par les projets d’envergure financés par les chinois. La ventilation de l’IDE indique que plus de 38% des capitaux sont investis dans l’extraction des matières premières contre seulement 33% dans le secteur manufacturier ; véritable source de richesse et d’emplois pour les 300 millions de classe moyenne continentale. Cette publication de l’OCDE met également l’accent sur la volatilité des Indicateurs de Développement Humain (IDH évaluant la santé, l’éducation) ; synonyme d’une disparité de la distribution du fruit de la croissance économique au sein même d’un pays. En gros, les capitaux étrangers investis sur le continent ne bénéficient qu’à 15% de la population.
En réponse à cette litanie de chiffres, RAF a proposé aux participants de se pencher sur « la mise en œuvre réelle d’un environnement sain, organisé et attractif pour développer l’entreprenariat sur le continent ». Cette problématique de l’investissement a été débattue dans le cadre de trois ateliers déclinés de la manière suivante : enjeux et opportunités ; les secteurs clés ; l’innovation au cœur des investissements.
Les conditions d’une croissance inclusive
Un développement économique par et pour les africains reste la quête inassouvie du Graal continental. Rendre attractif un pays requiert d’abord une stabilité politique sur le long terme. Dans cette mondialisation où mes capitaux circulent à la vitesse d’un clic de souris, chaque financier pourra vous trouver toujours une solution de financement.
Monsieur Abdoulaye Bio Tchané Président d’Africa Guarantee Fund, lui, est capable de lever des fonds propres pour des PME locales. Sauf que les investisseurs ne sont pas de philanthropes. Si les capitalistes africains (établissements financiers, épargnants…) ne font pas preuve d’un élan de patriotisme, les bénéfices générés par les IDE ne se resteront pas sur le continent pour être réinvestis ; condition de pérennisation du cycle de production. Madame Janine Diagou – DG de NSIA – conforte cette idée en relevant que : « investir en Afrique, c’est crucial… et qu’il serait temps qu’il existe davantage de structure africaine ». En dehors des capitaux, l’ingrédient indispensable pour la création de la richesse (PIB) reste le capital humain. Selon madame Denise Epoté – Directrice de TV5 Afrique – le continent comptera 2 milliards d’habitants en 2050 dont 50% auront moins de 20 ans. Monsieur Didier Acouetey – CEO d’Africa Research – relève « une carence du système éducatif sur l’ensemble du continent ». L’un des défis majeurs qui nous attend est de transformer ce formidable potentiel en population active. Pour cela, il faudra mettre en place un système de santé adéquat et surtout investir dans l’éducation et la formation ; un domaine que certains Etats a toujours tendance à sous-estimer.
Coura SENE
Paru dans le Diasporas-News n°68 de Novembre 2015
Un développement économique par et pour les africains reste la quête inassouvie du Graal continental. Rendre attractif un pays requiert d’abord une stabilité politique sur le long terme. Dans cette mondialisation où mes capitaux circulent à la vitesse d’un clic de souris, chaque financier pourra vous trouver toujours une solution de financement.
Monsieur Abdoulaye Bio Tchané Président d’Africa Guarantee Fund, lui, est capable de lever des fonds propres pour des PME locales. Sauf que les investisseurs ne sont pas de philanthropes. Si les capitalistes africains (établissements financiers, épargnants…) ne font pas preuve d’un élan de patriotisme, les bénéfices générés par les IDE ne se resteront pas sur le continent pour être réinvestis ; condition de pérennisation du cycle de production. Madame Janine Diagou – DG de NSIA – conforte cette idée en relevant que : « investir en Afrique, c’est crucial… et qu’il serait temps qu’il existe davantage de structure africaine ». En dehors des capitaux, l’ingrédient indispensable pour la création de la richesse (PIB) reste le capital humain. Selon madame Denise Epoté – Directrice de TV5 Afrique – le continent comptera 2 milliards d’habitants en 2050 dont 50% auront moins de 20 ans. Monsieur Didier Acouetey – CEO d’Africa Research – relève « une carence du système éducatif sur l’ensemble du continent ». L’un des défis majeurs qui nous attend est de transformer ce formidable potentiel en population active. Pour cela, il faudra mettre en place un système de santé adéquat et surtout investir dans l’éducation et la formation ; un domaine que certains Etats a toujours tendance à sous-estimer.
Coura SENE
Paru dans le Diasporas-News n°68 de Novembre 2015
Encadré
Le Sénégal, invité d’honneur du RAF, est venu avec une forte délégation du gouvernement dont le Premier Ministre S.E.M. Mahammed Dionne. Elle a profité de l’occasion pour présenter son Plan Emergent Sénégal (PSE). Il s’agit d’un programme économique ambitieux et pluriannuel pour permettre au pays de la Téranga de se projeter jusqu’en 2035. Coût de cette transformation structurelle : environ 15 milliards €uros dont plus de 70% financés par les ressources propres du pays. D’après Mountaga SY, le Directeur Général de l’APIX l’organe chargé des investissements, le PSE est articulé sur deux piliers principaux : la transformation structurelle de l’économie sénégalaise ; la création de conditions favorables aux investisseurs par le biais de matelas de réformes. Lancé en 2014, le Sénégal fait le pari que cette stratégie lui permettra d’obtenir une croissance de l’ordre de 7% dès 2017 contre 5,4% en 2015. Et ceci grâce à un portefeuille de 27 projets-phares sélectionnés en fonction de leur contribution à l’économie. Mountaga SY a insisté sur le caractère inclusif de cette croissance, seule barrière contre l’explosion sociale ; d’où l’entrée de l’agro-industrie, de l’agriculture, l’habitat social, l’énergie et les infrastructures dans le PSE.
C. SENE
Le Sénégal, invité d’honneur du RAF, est venu avec une forte délégation du gouvernement dont le Premier Ministre S.E.M. Mahammed Dionne. Elle a profité de l’occasion pour présenter son Plan Emergent Sénégal (PSE). Il s’agit d’un programme économique ambitieux et pluriannuel pour permettre au pays de la Téranga de se projeter jusqu’en 2035. Coût de cette transformation structurelle : environ 15 milliards €uros dont plus de 70% financés par les ressources propres du pays. D’après Mountaga SY, le Directeur Général de l’APIX l’organe chargé des investissements, le PSE est articulé sur deux piliers principaux : la transformation structurelle de l’économie sénégalaise ; la création de conditions favorables aux investisseurs par le biais de matelas de réformes. Lancé en 2014, le Sénégal fait le pari que cette stratégie lui permettra d’obtenir une croissance de l’ordre de 7% dès 2017 contre 5,4% en 2015. Et ceci grâce à un portefeuille de 27 projets-phares sélectionnés en fonction de leur contribution à l’économie. Mountaga SY a insisté sur le caractère inclusif de cette croissance, seule barrière contre l’explosion sociale ; d’où l’entrée de l’agro-industrie, de l’agriculture, l’habitat social, l’énergie et les infrastructures dans le PSE.
C. SENE