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Economie: Forum Economique Francophone 2015 - FEF 2015

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Le 27 octobre dernier s’est tenu à Paris le Forum Economique Francophone (FEF) 2015 ; deuxième du nom après celui Dakar l’année dernière. Plus de 600 personnes dont des personnalités politiques, d’acteurs économiques et autres intervenants de tous horizons ont participé au FEF 2015. Rappelons que, le XVème Sommet des Chefs d’Etat de la Francophonie n’a pas été que le théâtre d’une élection épique du successeur d’Abdou Diouf à la tête de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF). Les représentants des 80 pays membres ont aussi ratifié une stratégie économique. En d’autres termes « faire de la francophonie un outil de développement économique dynamique, solidaire ». Cette nécessité de rassembler les décideurs politiques et les acteurs économiques a déjà été affirmée lors du Sommet des Chefs d’Etat de Kinshasa en 2012. Le moment est donc venu de « transformer cette bonne volonté en actions concrètes ». Invitée la veille sur une station de radio publique, Michaëlle Jean, la Secrétaire Générale de l’OIF, a défini le sens de ce nouvel élan : « Tresser la relation entre politique, économique autour de la linguistique ».
Economie: Forum Economique Francophone 2015 - FEF 2015
Au-delà des propos tenus par les chefs d’Etat africains présents et le ministre des Affaires Etrangères français Laurent Fabius, l’acte symbolique de ce FEF 2015 fut sans doute la remise de la charte de la 1ère édition du FEF de Dakar par le président sénégalais Macky Sall à la Secrétaire la Secrétaire Générale de l’OIF Michaëlle Jean. Une vingtaine d’initiatives concrètes figurent dans ce document, issues de la synthèse des 80 recommandations élaborées par les 1.500 participants après deux journées de réflexion. Au sortir de cette journée du 27 octobre, n’avons-nous pas l’impression d’être un peu resté sur notre fin ? Comme l’a si bien déclaré Michaëlle Jean en fin de journée au moment de la clôture : « ces rencontres - comme le FEF - doivent se renouveler pour entretenir le réseau, le maillage de la Francophonie ». Comment peut-on aborder un thème aussi vaste en une seule journée ? L’exemple de plusieurs panels lancés en parallèle en témoigne : le rôle de l’information en tant que vecteur économique, les pôles de compétence, la francophonie et le développement des grandes villes, les énergies renouvelables avec en point de mire la COP 21 de fin novembre…

 

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La Francophonie économique a-t-il un sens ?  
Après les discours d’ouverture où plusieurs chefs d’Etat se sont succédé à la tribune, la matinée a fait place aux priorités du moment : l’économie. Les agrégats cumulés des pays membres en attestent de l’existence cet espace francophonique : 16¨% du PIB mondial, environ 22% des échanges mondiaux de marchandises. Démographiquement, nous serons environ 1,5 milliard de francophones en 2050 ; dont 700 millions de locuteurs français. Bref, une perspective d’ouverture de marchés potentiels futurs ! Pourtant, la dispersion géographique des pays membres sur les cinq continents complexifie la mise en œuvre de cette stratégie. De même que l’hétérogénéité des pays qui composent l’OIF n’est pas de nature à faciliter la démarche : plus d’une vingtaine de pays soit près de 25% des adhérents sont classés parmi les Pays les Moins Avancés (PMA). Lors du FEF 2014, le président sénégalais Macky Sall a interpellé son auditoire en ses termes : « au-delà de la langue, quelles facilités pour accompagner les échanges intra-francophones ? ». Face à la globalisation et la financiarisation de l’économie, la Francophonie entend apporter une réponse collégiale et bénéfique pour ses pays membres grâce au progrès des nouvelles technologies. Or la condition sine qua non du développement des échanges est la mobilité. C’est le nœud gordien de l’espace francophone. En effet, si les marchandises et les capitaux n’ont plus de frontières, les entrepreneurs et les étudiants des pays du Sud ont toutes les peines du monde à circuler librement. Cela fait maintenant une dizaine d’années, que l’instauration de visa « francophone » a été débattue et réclamée à cor et à cri par les pays africains. Pourtant, chaque acteur a bien conscience du problème. Pour l’économiste Nicolas Baverez, « la Francophonie pourrait rapidement devenir un avantage compétitif pour peu qu’on fasse les investissements nécessaires en éducation, qu’on garantisse la mobilité des entrepreneurs ». Pour les pays riches, le phénomène migratoire actuel incline davantage à un repli sur son territoire sans considérer que la migration pourrait être une solution d’avenir. Le futur proche nous confirmera si les propos du ministre des Affaires Etrangères français Laurent Fabius ont été suivis d’effet. En faisant référence aux difficultés du passé récent pour les étudiants et les chercheurs, il a promis « une nouvelle politique de visa… mise en place pour rompre avec une attitude trop longtemps exercée ».
 

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Les actions de l’OIF en matière de formation
Il existe en effet plusieurs actions qui ont été engagées par cette institution depuis plus d’une décennie et réorientée depuis le Sommet de Montreux (Suisse) en 2011, et ce sur plusieurs axes : éducation, bonne gouvernance, environnement... En matière d’éducation, l’OIF a toujours privilégié l’égalité des genres par la réduction des disparités entre garçons et filles et lutté également contre la discrimination des femmes. Il y a eu aussi l’Agence Universitaire de la Francophonie (AUF) qui existe depuis plus de 50 ans - avec un réseau de 812 adhérents dans 104 pays - ou encore le Programme MOGED (Maîtrise des Outils de Gestion de l’Environnement pour le Développement). La dernière institution qui vient d’être crée au Sénégal, il y a un an, est l’Institut de la Francophonie pour la Formation et l’Education (IFFE), un centre d’excellence rassemblant toutes les compétences et même des pays du Nord. Il a pour objectif de former, en dix ans, 100.000 professeurs, formateurs et de cadres dans le secteur de l’éducation.
Reste le nerf de la guerre ! D’ailleurs, Les présidents Bongo (Gabon), Sall (Sénégal) et Rajaonarimampianina (Madagascar) ont mis en avant « la nécessité pour les banques centrales et les banques de développement de jouer leur rôle… c’est-à-dire un rôle plus actif dans la construction des nouvelles économies africaines ». L’action entrepreneuriale, la création de PME-PMI, l’agrobusiness sont les moyens qui permettent véritablement de lutter contre le chômage et ce faisant d’éviter l'exode vers d'autres pays. Elle peut être dans un premier temps de la délocalisation de sociétés des pays industrialisés comme le fait le leader international des services numériques Atos. Elle a installée une filiale à Dakar où deux cents ingénieurs y travaillent déjà ; et ils pourraient être plus de 1.000 dans les prochaines années. 
 

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De Paris à Antananarivo, quels objectifs et quelles actions ? 
Le FEF 2015 donne un certain goût d’inachevé et pose la question de la périodicité de ce rendez-vous ? Le prochain Sommet de la Francophonie aura lieu en novembre 2016 à Antananarivo (Madagascar) avec pour thème « Croissance partagée et développement responsable à travers la stabilité politique ». Quelques jours avant ou plus exactement le 11 novembre 2016, l’Assemblée Générale des parlementaires francophones sera prévue également sur place. La grande Ile organisera-t-elle également le 3ème Forum Economique de la Francophonie ? Si oui, avant ou après le Sommet des Chefs d’Etat pour bénéficier du « coup de projecteur » comme l’a dit le président malgache Hery Rajaonarimampianina. Le FEF est une opportunité pour le pays organisateur et Madagascar aurait tort de s’en priver. Profitant d’un panel de 1.500 participants, le Sénégal a par exemple mis en avant son Plan Sénégal Emergent 2035 lors de la première édition du FEF en 2014. Ce qui lui a permis de signer des contrats de partenariat et des accords coopération.
 
Epilogue
L’économie a toujours été au cœur des préoccupations des chefs d’Etat membres de la Francophonie. Le cadre stratégique décennal adopté au Sommet de Ouagadougou en 2004, résume déjà dans ses grandes lignes les missions de la Francophonie. Il insiste sur le moyen de développer la coopération au service du développement durable. Par la suite, lors du XIIème Sommet de la Francophonie au Québec en 2008, les résolutions portaient sur la gouvernance économique. Mais l’accélération des grandes mutations structurelles de cette planète globalisée font que l’OIF a effectivement mis un peu plus l’accent dans ce domaine, sans pour autant ses prérogatives géopolitiques. En écho à ce FEF 2015 de Paris, New-Delhi a organisé un premier Forum Inde-Afrique avec la présence de 41 chefs d’Etat africains. Signe des temps, les trois présidents de la république (Gabon, Sénégal, Madagascar) présents à Paris ont aussitôt repris l’avion pour la capitale indienne.
Alex ZAKA
Paru dans le Diasporas-News n°68 de Novembre 2015


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