A la fin de son parcours du combattant, Myong Hyon-Jong explique vouloir rejoindre les rangs de l'armée quand elle sera grande pour "sauvegarder le respecté Leader Suprême Kim Jong-Un grâce à la puissance militaire".
"Nous devons nous préparer à défendre notre pays", ajoute cette fillette âgée de 10 ans, dont les mathématiques sont le sujet préféré.
La course d'obstacles, raconte sa professeure Ri Su-Ryon, est destinée "à donner aux enfants l'état d'esprit nécessaire à la défense du pays une fois qu'ils seront adultes, et de les préparer physiquement et mentalement à abattre tout ennemi, tout en préservant le leadership révolutionnaire du Songun (l'armée d'abord) du maréchal respecté", une référence au dirigeant nord-coréen.
La Corée du Nord, qui possède l'arme nucléaire, est techniquement en guerre avec la Corée du Sud car la guerre de 1950-53 s'est achevée sur un armistice et non sur un traité de paix.
Le Nord se considère menacé d'invasion par les Etats-Unis, et justifie de cette façon les programmes nucléaire et balistique qui lui ont valu de multiples volées de sanctions de la part du Conseil de sécurité de l'ONU. La dernière résolution date de la semaine dernière.
Depuis le début 2016, Pyongyang a mené deux essais nucléaires et des dizaines de tirs de missiles. La Corée du Nord cherche à mettre au point un missile balistique intercontinental (ICBM) capable de transporter une ogive nucléaire jusqu'au continent américain. Le président américain Donald Trump a promis que cela "ne se produirait pas".
Mme Ri, 24 ans, qui s'est elle-même soumise à l'exercice du parcours du combattant, dit à l'AFP: "J'ai lancé la grenade avec à l'esprit l'idée que je mettrais en échec tous les ennemis qui pourraient tenter d'infiltrer notre pays".
- 'Rien à envier' -
Lorsqu'ils s'adressent aux médias étrangers, les ressortissants nord-coréens n'expriment d'ordinaire que le point de vue officiel.
Tous les enfants nord-coréens sont automatiquement membres de l'Union des enfants coréens, dont l'uniforme comprend les foulards rouges des Jeunes pionniers de l'ancien bloc communiste.
C'est l'une des structures à travers laquelle la loyauté envers les autorités est inculquée dès le plus jeune âge et l'anniversaire de sa fondation en 1946 est une fête nationale, marquée par des activités sportives dans les écoles du pays.
"A cette occasion, tout le peuple se remémore avec une profonde émotion les hauts faits immortels des grands hommes sans pareil", a rapporté l'agence officielle KCNA, allusion au père fondateur de la Corée du Nord Kim Il-Sung et son successeur Kim Jong-Il, respectivement grand-père et père du dirigeant actuel.
Sous Kim Jong-Un, a poursuivi KCNA, les élèves "sont éduqués pour devenir les piliers du Juche", la doctrine qui repose notamment sur l'autosuffisance économique et demeure la philosophie officielle du régime.
A l'Ecole primaire numéro quatre, les spectateurs encouragaient les participants aux cris de "Combat", à peu près équivalent à "Vas-y!".
Lorsque la compétition s'est achevée, les enfants ont dansé au son de chants intitulés "Nous n'avons rien à envier au reste du monde", "Jeux militaires révolutionnaires", ou "Notre soleil", qui rend hommage au numéro un nord-coréen.
"Vous ne devez pas oublier l'amour chaleureux du grand maréchal Kim Jong-Un", a lancé la directrice aux enfants et à leurs parents. "Etudiez dur pour devenir de grands hommes".