Douze mois jour pour jour depuis que le gouvernement du Premier Ministre Clément Mouamba a pris les commandes. Un an après, le temps est venu de dresser un bilan, chacun dans son domaine. Quant au ministre Alain Akouala Atipaut, qui est en charge des Zones économiques Spéciales (ZES), les douze mois ont été un satisfecit et 2017 va être une année extrêmement intense en activité.
Cela fait 12 mois depuis que vous êtes revenus au ministère des Zones Economiques Spéciales. Pouvez-vous nous présenter succinctement votre département et quel bilan dressez-vous en un an et qu’est ce que vous avez eu à examiner comme dossiers ?
Je vous remercie de cette opportunité que vous m’offrez. 12 mois après que le président m’est fait à nouveau ce grand honneur de m’appeler à ses côtés, je peux dire, sous le leadership du président de la République qui a participé au forum Afrique Chine qui s’est tenu à Johannesburg et au cours de ce forum, évidemment c’est le ministre Coussoud Mavoungou, Jean Jacques Bouya qui avaient accompagné le président pour une annonce importante qui a été faite par le président chinois, que la Chine m’était à la disposition de l’Afrique (pays) 60 milliards $US pour aider l’Afrique à s’industrialiser.
Cette décision va de paire avec une réalité de l’évolution économique de la Chine qui dans 30 ans, compte tenu de l’impulsion que la Chine a donné à l’économie asiatique. La géographie de la création de la richesse mondiale, de la croissance économique a changé. Les leaders chinois dans leur vision considèrent que le partenaire naturel à cette nouvelle réalité économique mondiale va se structurer sur des décennies à venir : c’est l’Afrique !
Donc, cette annonce ayant été faite en Afrique du sud, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, qui, dans une vision stratégique, avait déjà anticipée sur ce qui allait arriver, c'est-à-dire, le contre choc du pétrole que nous connaissons aujourd’hui, avait déjà envisagé de moderniser notre pays et l’industrialiser depuis 2009. Ainsi, la création du ministère en 2009 intègre cette vision stratégique que le président de la République a pour l’avenir économique de notre pays.
A notre actif, nous avions des études de faisabilité qui ont été déjà faites, à cette époque, par des cabinets de réputation internationale (Singapour, américain, français, européens, etc). Fort de cet actif, la Chine a fait un regard assez attentif de l’ambition du président, en sachant qu’il y a trois pays qui, au sommet de Johannesburg, avaient été désignés comme pays pilote à savoir, la Tanzanie, le Kenya et l’Afrique du sud. Alors, le Congo devient le 4ème pays pilote en Afrique, notamment le seul pays francophone en Afrique suite à la visite d’Etat qu’effectuera le président Denis Sassou N’Guesso à Pekin à l’invitation de son homologue Xi Jinping. C’est au cours de cette visite que le Congo va être désigné pays pilote susceptible de bénéficier de certaines sources d’investissement direct que constituent les 60 milliards de dollars US. Cet argent ne sera pas reparti entre les 4 pays, non ! C’est plutôt les pays qui auront les meilleurs projets, les plus étudiés susceptibles de succès qui bénéficieront de cet appuie financier.
A partir de cette désignation, les accords ont été signés à Pekin par les ministres le Affaires étrangères, des finances et des grands travaux. Parmi ces accords, l’un a apporté sur la zone économique spéciale de Pointe-Noire, à l’occurrence du parc industriel de la zone économique spéciale de Pointe-Noire. Suite à ces différents accords, nous avons reçus des experts chinois de China Development Institute. A noter que cet institut a pour mission essentielle de faire de la réflexion, de la recherche économique sur les potentiels économiques de la Chine, la place de la Chine dans l’économie mondiale, faire de la prospection économique de la Chine ; que sera la Chine de demain. Ainsi, 25 experts sont venus et ensemble nous nous sommes rendus à Pointe-Noire, après que ceci ait pu travailler à Brazzaville avec nos différents départements ministériels, différentes directions départementales que ça soit à Brazzaville comme à Pointe-Noire pour recueillir le maximum d’informations.
Nous sommes également déportés sur le site pour voir la situation de ce site qui, en fait, est d’une superficie de 30km2. Une chose est essentielle par rapport aux conditions de succès d’une zone économique spéciale, c’est la côte maritime, l’accès à la mer. Parce qu’on met en place une zone économique pour pouvoir faire de l’exportation.
Les travaux de bornage terminés
Après la visite de ce site, le vice-président de Fund China development est venu à Pointe-Noire pour voir, entendre, avoir les premières indications des conditions de succès de la part de leurs experts. Quelques semaines après, ces experts sont revenus pour faire une restitution au premier ministre de leurs projections. Ces dernières validées par le premier ministre et des ministres concernés, nous avons réussi à Brazzaville le vice président de Fund Sino-africain qui est venu nous faire quelques propositions sur le type de partenariat entre le Congo et la Chine par rapport à ce processus. S’en est suivi la réception, il y a de cela quelques semaines, de M. Wong, qui est le Directeur général de la Commission de reforme et de développement de la Chine. Cette commission, au niveau du gouvernement chinois, identifie et valide tous les partenariats que la Chine conclue avec d’autres pays.
Nous sommes allés à nouveau à Pointe-Noire voir le site, à leur grande satisfaction et là je tiens à saluer l’activisme de mon collègue Aimé Parfait Coussoud Mavoungou qui, tout de suite, a mis en place ses équipes de manière transversale : Grands travaux, zones économiques et ministère des affaires foncières et on s’est retrouvé à Pointe-Noire et en un mois, nous avons réussis à délimiter et à faire le bornage des 30km2. Désormais, ces 30km2 sont aujourd’hui bornés des bornes de 2m et pèse 80kg chacun.
Aujourd’hui, nous sommes totalement d’accord sur le site. La prochaine étape, nous attendons que la partie chinoise mette à notre disposition le plan conceptuel pour savoir comment on va procéder à la mise en place de ce parc industriel ; de savoir quelles sont les industries qui pourront s’installer. De notre part, de façon anticipée et prospective en fonction des études de faisabilité qui ont été réalisées par les experts de Singapour, nous connaissons les filières industrielles qui seront développées, notamment au niveau des produits pétroliers, de la pétrochimie, des métaux précieux, des métiers de la métallurgie et de l’ingénierie, du tourisme, de l’industrie alimentaire et de boissons, de la recherche.
Bref, des filières industrielles qui vont nous permettre, comme le président l’ambitionne, de faire en sorte que notre pays crée donc une économie réelle, une économie qui soit capable de voir les minerais, les potentiels de notre pays. Afin de ne plus être exploité à l’état brut pour ne pas que toute la chaîne de valeur se fasse transformer à l’extérieur. Quand vous prenez, par exemple, le pétrole à l’état brut pour qu’il arrive au pétrole lampant, il y a différentes étapes et ces différentes étapes ; ce sont des formations adaptées, des métiers qui se créent, des richesses qui se créent, etc.
Donc, le but du président, c’est de faire en sorte que demain tous soient transformés dans notre pays. Et cela entraîne la création des emplois. Je vous informe que la zones économiques spéciales de Pointe-Noire a un potentiel de création d’environs 28.000 emplois directs et 42.00 emplois indirects. Pour le président de la République, l’idée de créer les zones économiques spéciales n’est pas une fin en soit. Bien au contraire, c’est pour faire en sorte qu’une partie du territoire réunisse toutes les conditions sur le plan des infrastructures, de la fiscalité, de la douane, des facilités administratives et des conditions nécessaires pour pouvoir ouvrir notre pays au investisseurs aussi bien congolais qu’étrangers. Parce qu’aujourd’hui, la composante la plus dynamique de l’économie mondiale c’est l’investissement.
Donc, en ouvrant notre pays économiquement, on le connecter à l’économie mondiale, de manière active c'est-à-dire, nos matière premières sont transformées, exportées et deviennent une valeur ajoutée. On prend les matières premières et on les importe et les prix sont fixés dans les pays occidentaux et on n’a aucune maitrise de la fixation de nos prix. C’est ce qu’on appelle la maitrise des termes de l’échange.
Le président lui-même qui est témoin de l’histoire de notre pays, témoin de l’évolution de la Chine, observateur de l’évolution de l’économie mondiale a senti que c’est par ce canal que nous allons si vous voulez arriver à un moment donné à bâtir une certaine souveraineté économique. Donc, on ouvre notre pays à l’économie mondiale, les investisseurs privés, directs étrangers vont venir, et ça permet aussi à notre pays, dans la vision du président, de créer le capitanat industriel, c'est-à-dire de permettre à des congolais de devenir de capital industriel ; de permettre aux congolais d’accéder à ce qu’on appelle la propriété industrielle, être propriétaire de son usine, de son entreprise. A partir de cela, vous avez la possibilité de créer des emplois et en même temps vous améliorer les entrées fiscales de votre pays, en même temps sur le plan de la balance commerciale et sur votre économie, vous ferez que les importations perdent du terrain. L’argent que le Congo dépense pour les importations reste dans le pays et crée de réserve financière du pays et entraine une économie solide. Cette ambition du président, c’est l’économie du troisième millénaire qu’il est en train de construire.
La zone économie spéciale d’Oyo-Ollombo, un autre pourvoyeur d’emplois
Lorsque vous prenez la zone économie spéciale d’Ollombo-Oyo, elle est destinée à une économie verte et capable de créer 6500 emplois par an. Ainsi, face à ce défi, nous allons pouvoir réorganiser notre système de formation, d’enseignement technique, professionnel et universitaire. Il ne faut plus former les congolais comme l’on a l’habitude de faire.
Outre l’accord avec la Chine, nous avons une certaine capacité à nous ouvrir avec d’autres partenaires à l’occurrence la zone économique spéciale d’Oyo-Ollombo a fait l’Object d’un accord avec l’île Maurice.
Du point de vue de l’évolution économique du Congo, la Chine est le partenaire le plus dynamique.
Les atouts du Congo
Pourquoi la Chine fait le choix du Congo et d’autres pays d’ailleurs ? c’est parce que, lorsqu’on fait une étude des flux de marchandises, des échanges économiques entre l’Asie-Afrique face à l’Afrique-Europe et l’Afrique-Amérique, on se rend compte que le Congo occupe une position stratégique.
Le parlement congolais a adopté la qui constitue désormais le cadre légal, législatif et réglementaire. Cette loi va permettre à tous les investisseurs du monde de savoir comment, pourquoi je veux aller investir au Congo et qu’est-ce que cela va m’apporter. D’où l’importance des études ; parce que les études vont nous permettre aussi, en tant que gouvernement, en tant que pays, de savoir qu’est-ce que le pays va pouvoir gagner tout en s’ouvrant. Cela va nous éviter d’avoir, dans notre pays, quelques pirates industriels qui peuvent venir mettent en place un projet qu’ils savent pourquoi ils viennent dans votre pays. Après avoir pris ce qu’ils cherchent, ils ferment l’usine et s’en vont. Et là vous êtes totalement impuissants parce que vous êtes totalement aveuglé. Donc, avec cette loi, nous avons des éléments de base qui nous permettent de face à ce genre de situations.
Je pense que notre pays n’a jamais bénéficié un processus tel que celui-ci avec des études aussi exhaustives, parce qu’elles ont été économiques, économétriques, infrastructurelles, markéting, environnementales. Ce processus est basé sur une vision prospective allant sur les 20 et 30 prochaines années dans notre pays. En termes d’impact sur le PIB, en 2022 on peut atteindre un milliard 116 millions de dollars, impact sur la croissance économique, sur la création de la richesse nationale. En 2026, o, peut atteindre 20 milliards 180 millions de dollars et en 2031, on peut atteindre 3 milliard 574 millions de dollars.
Donc, quand vous voyez ce genre de chiffres ça vous donne une idée de ce que le président veut réellement faire, pas pour lui mais pour les générations actuelles et avenir, c’est là qu’on sent la dimension d’un homme d’Etat, différence bien entendue avec nous autres petits politiciens à la petite semaine.
Depuis que nous avons accédé à l’indépendance, Denis Sassou N’Guesso essaie de trouver quel est le model économique qui peut s’adapter à notre pays et conduire notre pays a avoir une maitrise de son destin économique. Parce quand le pétrole ça marche, ça rapporte beaucoup d’argent au pays, mais quand on fait le ratio entre les emplois créés dans le secteur pétrole et les besoins des populations, notamment des jeunes, le secteur pétrolier ne créé pas beaucoup d’emplois. Certes, il apporte beaucoup d’argent dans notre pays.
Depuis la nuit des temps, le président cherche ce modèle et je pense qu’à travers ce partenariat, il ouvre une piste, il ouvre une voie qui devra être poursuivie par les générations actuelles et à venir. Et nous avons, je parlais du texte de loi évidemment, il a été enrichi, il a été adopté au conseil des ministres du 5 avril et là, elle a été adoptée par le parlement récemment.
Monsieur le ministre, le partenariat Chine-Congo, on en parle concernant la zone économique de Pointe-Noire, permettra-t-il de faire en sorte que le Congo connaisse une croissance économique dans la durée ? Est-ce qu’il pourra impacter dans le recul de la pauvreté ?
Je vous ai donné les chiffres sur l’impact, sur la création de la richesse nationale, les emplois crées et vous voyez que ce sont des emplois qui, de par leur niveau d’exigence de qualification ou de technicité, ce sont des emplois qui vont exiger un certain niveau de formation. Donc lorsqu’un pays, un peuple a des ressortissants qui ont un certain niveau de formation non seulement cela accroît le niveau culturel général du pays, mais cela permet également l’émergence de nouveaux citoyens.
En clair, pour le président c’est un processus qui va impacter sur notre société ; quand vous avez 3 milliards et demie de dollars de création de richesse nationale, forcement ça impacte sur la vie des populations. Quand on vous donne des séquences : 2022, 2026, 2031 et certains expressions vont jusqu’à 2040, donc c’est classer le pays sur une nouvelle orbite du développement et si nous faisant l’effort par rapport au territoire imaginaire que nous avons tous, eh bien nous allons avoir un Congo demain y compris dans la vie de tous les jours, les personnes ne s’identifieront plus, ne se détermineront plus en fonction de leur appartenance ethnique. L’appartenance ethnique interviendra comme dans beaucoup de pays comme étant un patrimoine de votre culture, mais ne sera plus décisif dans la relation sociale que nous entretenons.
Donc cette modernisation de l’économie nationale aura forcément un impact sur la modernisation de notre pays ; une modernisation sociale, culturelle érigée, faire naître un congolais de type nouveau, comme on le disait à une certaine époque. C’est le Congo de demain que veut bâtir Denis Sassou N’Guesso. Lorsque vous voyez ce potentiel d’emplois, il ne saura pas satisfait uniquement par des congolais qui sortent de l’université ici au Congo. Au contraire, il s’adresse aussi et essentiellement à ceux qui sont formés à l’extérieur qui parfois hésitent à revenir au pays, on comprend pourquoi et le président à ça à l’esprit. A ce moment là, on aura des pépinières d’entreprises, c'est-à-dire qu’au niveau des zones économiques spéciales on pourra accueillir les chefs d’entreprises, les jeunes qui veulent créer une entreprise. Il aura si vous voulez une organisation adaptée aux congolais déjà engagés dans les affaires, et aussi ceux qui veulent s’y lancer pour les accompagner. Une fois qu’ils seront solide, sortiront de la pépinière ou incubateur, ils pourront voler de leurs propres ailes. C’est là que le président pense que nous allons pouvoir jouer notre émergence : avoir le taux de croissance, avoir des infrastructures, mais c’est aussi avoir des compatriotes devenir justement des acteurs industriels importants.
Au regard de la vitesse par laquelle les choses se passent, les congolais peuvent-ils se dire que le lancement est éminent ?
Moi qui vous parle, je rêve de ce moment. Je vois déjà le scénario de ce lancement. Parce que, quand nous allons à Pointe Noire, on sent l’attente de la population. Pour le lancement, étant donné que c’est un partenariat avec la Chine, nous allons le définir ensemble avec et la Chine lorsqu’ils nous remettront les conclusions de leurs études. C’est à ce moment que nous allons définir le schéma critique, une espèce de chronogramme : T-0 ; T+1 ; T+2 qu’est ce que nous devons faire. A cela le président insiste qu’on travaille au rythme des chinois. Doc, le moment viendra et je vous dirai la date exacte du lancement des travaux des zones économiques spéciales de Pointe Noire.
Un an après, quels sont les dossiers sur votre bureau de travail ? S’agissant des zones économiques spéciales d’Oyo-Ollombo, à quel niveau se situe leurs études. Est-ce une vue de l’esprit ?
Les zones économiques spéciales n’ont jamais été une vue de l’esprit ! Même si l’impatience des populations se fait ressentir. Quant aux dossiers sur mon bureau : la loi étant adoptée, on doit passer par la mise en place des organes qui vont assurer la gouvernance économique et juridique de ces zones économiques spéciales. Aussi, travailler d’arrache-pied pour le démarrage de la zone économique spéciale de Pointe-Noire.
Il y a une chose que nous devons avoir à l’esprit, c’est l’accord de partenariat que le président a signé lorsqu’il était en visite d’Etat à Port-Louis sur la zone économique spéciale d’Oyo*Ollombo. L’île Maurice n’attend que la loi soit effective également. Donc, il y a des fortes chances que dans l’année qui démarre que les choses aussi bougent du côté d’Oyo-Ollombo.
Sur ce, je me ferai fort de réactiver justement cet accord, mais nous sommes toujours en relation avec les amis de l’île Maurice, c’est vrai les gouvernements changent, mais il y a ce qu’on appelle la continuité de l’Etat. Come la loi est adoptée, je crois on va réactiver cet accord.
Je crois que 2017 va être une année extrêmement intense à notre satisfaction bien sûr !
Propos recueillis par Rwanhe Darwin
Je vous remercie de cette opportunité que vous m’offrez. 12 mois après que le président m’est fait à nouveau ce grand honneur de m’appeler à ses côtés, je peux dire, sous le leadership du président de la République qui a participé au forum Afrique Chine qui s’est tenu à Johannesburg et au cours de ce forum, évidemment c’est le ministre Coussoud Mavoungou, Jean Jacques Bouya qui avaient accompagné le président pour une annonce importante qui a été faite par le président chinois, que la Chine m’était à la disposition de l’Afrique (pays) 60 milliards $US pour aider l’Afrique à s’industrialiser.
Cette décision va de paire avec une réalité de l’évolution économique de la Chine qui dans 30 ans, compte tenu de l’impulsion que la Chine a donné à l’économie asiatique. La géographie de la création de la richesse mondiale, de la croissance économique a changé. Les leaders chinois dans leur vision considèrent que le partenaire naturel à cette nouvelle réalité économique mondiale va se structurer sur des décennies à venir : c’est l’Afrique !
Donc, cette annonce ayant été faite en Afrique du sud, le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, qui, dans une vision stratégique, avait déjà anticipée sur ce qui allait arriver, c'est-à-dire, le contre choc du pétrole que nous connaissons aujourd’hui, avait déjà envisagé de moderniser notre pays et l’industrialiser depuis 2009. Ainsi, la création du ministère en 2009 intègre cette vision stratégique que le président de la République a pour l’avenir économique de notre pays.
A notre actif, nous avions des études de faisabilité qui ont été déjà faites, à cette époque, par des cabinets de réputation internationale (Singapour, américain, français, européens, etc). Fort de cet actif, la Chine a fait un regard assez attentif de l’ambition du président, en sachant qu’il y a trois pays qui, au sommet de Johannesburg, avaient été désignés comme pays pilote à savoir, la Tanzanie, le Kenya et l’Afrique du sud. Alors, le Congo devient le 4ème pays pilote en Afrique, notamment le seul pays francophone en Afrique suite à la visite d’Etat qu’effectuera le président Denis Sassou N’Guesso à Pekin à l’invitation de son homologue Xi Jinping. C’est au cours de cette visite que le Congo va être désigné pays pilote susceptible de bénéficier de certaines sources d’investissement direct que constituent les 60 milliards de dollars US. Cet argent ne sera pas reparti entre les 4 pays, non ! C’est plutôt les pays qui auront les meilleurs projets, les plus étudiés susceptibles de succès qui bénéficieront de cet appuie financier.
A partir de cette désignation, les accords ont été signés à Pekin par les ministres le Affaires étrangères, des finances et des grands travaux. Parmi ces accords, l’un a apporté sur la zone économique spéciale de Pointe-Noire, à l’occurrence du parc industriel de la zone économique spéciale de Pointe-Noire. Suite à ces différents accords, nous avons reçus des experts chinois de China Development Institute. A noter que cet institut a pour mission essentielle de faire de la réflexion, de la recherche économique sur les potentiels économiques de la Chine, la place de la Chine dans l’économie mondiale, faire de la prospection économique de la Chine ; que sera la Chine de demain. Ainsi, 25 experts sont venus et ensemble nous nous sommes rendus à Pointe-Noire, après que ceci ait pu travailler à Brazzaville avec nos différents départements ministériels, différentes directions départementales que ça soit à Brazzaville comme à Pointe-Noire pour recueillir le maximum d’informations.
Nous sommes également déportés sur le site pour voir la situation de ce site qui, en fait, est d’une superficie de 30km2. Une chose est essentielle par rapport aux conditions de succès d’une zone économique spéciale, c’est la côte maritime, l’accès à la mer. Parce qu’on met en place une zone économique pour pouvoir faire de l’exportation.
Les travaux de bornage terminés
Après la visite de ce site, le vice-président de Fund China development est venu à Pointe-Noire pour voir, entendre, avoir les premières indications des conditions de succès de la part de leurs experts. Quelques semaines après, ces experts sont revenus pour faire une restitution au premier ministre de leurs projections. Ces dernières validées par le premier ministre et des ministres concernés, nous avons réussi à Brazzaville le vice président de Fund Sino-africain qui est venu nous faire quelques propositions sur le type de partenariat entre le Congo et la Chine par rapport à ce processus. S’en est suivi la réception, il y a de cela quelques semaines, de M. Wong, qui est le Directeur général de la Commission de reforme et de développement de la Chine. Cette commission, au niveau du gouvernement chinois, identifie et valide tous les partenariats que la Chine conclue avec d’autres pays.
Nous sommes allés à nouveau à Pointe-Noire voir le site, à leur grande satisfaction et là je tiens à saluer l’activisme de mon collègue Aimé Parfait Coussoud Mavoungou qui, tout de suite, a mis en place ses équipes de manière transversale : Grands travaux, zones économiques et ministère des affaires foncières et on s’est retrouvé à Pointe-Noire et en un mois, nous avons réussis à délimiter et à faire le bornage des 30km2. Désormais, ces 30km2 sont aujourd’hui bornés des bornes de 2m et pèse 80kg chacun.
Aujourd’hui, nous sommes totalement d’accord sur le site. La prochaine étape, nous attendons que la partie chinoise mette à notre disposition le plan conceptuel pour savoir comment on va procéder à la mise en place de ce parc industriel ; de savoir quelles sont les industries qui pourront s’installer. De notre part, de façon anticipée et prospective en fonction des études de faisabilité qui ont été réalisées par les experts de Singapour, nous connaissons les filières industrielles qui seront développées, notamment au niveau des produits pétroliers, de la pétrochimie, des métaux précieux, des métiers de la métallurgie et de l’ingénierie, du tourisme, de l’industrie alimentaire et de boissons, de la recherche.
Bref, des filières industrielles qui vont nous permettre, comme le président l’ambitionne, de faire en sorte que notre pays crée donc une économie réelle, une économie qui soit capable de voir les minerais, les potentiels de notre pays. Afin de ne plus être exploité à l’état brut pour ne pas que toute la chaîne de valeur se fasse transformer à l’extérieur. Quand vous prenez, par exemple, le pétrole à l’état brut pour qu’il arrive au pétrole lampant, il y a différentes étapes et ces différentes étapes ; ce sont des formations adaptées, des métiers qui se créent, des richesses qui se créent, etc.
Donc, le but du président, c’est de faire en sorte que demain tous soient transformés dans notre pays. Et cela entraîne la création des emplois. Je vous informe que la zones économiques spéciales de Pointe-Noire a un potentiel de création d’environs 28.000 emplois directs et 42.00 emplois indirects. Pour le président de la République, l’idée de créer les zones économiques spéciales n’est pas une fin en soit. Bien au contraire, c’est pour faire en sorte qu’une partie du territoire réunisse toutes les conditions sur le plan des infrastructures, de la fiscalité, de la douane, des facilités administratives et des conditions nécessaires pour pouvoir ouvrir notre pays au investisseurs aussi bien congolais qu’étrangers. Parce qu’aujourd’hui, la composante la plus dynamique de l’économie mondiale c’est l’investissement.
Donc, en ouvrant notre pays économiquement, on le connecter à l’économie mondiale, de manière active c'est-à-dire, nos matière premières sont transformées, exportées et deviennent une valeur ajoutée. On prend les matières premières et on les importe et les prix sont fixés dans les pays occidentaux et on n’a aucune maitrise de la fixation de nos prix. C’est ce qu’on appelle la maitrise des termes de l’échange.
Le président lui-même qui est témoin de l’histoire de notre pays, témoin de l’évolution de la Chine, observateur de l’évolution de l’économie mondiale a senti que c’est par ce canal que nous allons si vous voulez arriver à un moment donné à bâtir une certaine souveraineté économique. Donc, on ouvre notre pays à l’économie mondiale, les investisseurs privés, directs étrangers vont venir, et ça permet aussi à notre pays, dans la vision du président, de créer le capitanat industriel, c'est-à-dire de permettre à des congolais de devenir de capital industriel ; de permettre aux congolais d’accéder à ce qu’on appelle la propriété industrielle, être propriétaire de son usine, de son entreprise. A partir de cela, vous avez la possibilité de créer des emplois et en même temps vous améliorer les entrées fiscales de votre pays, en même temps sur le plan de la balance commerciale et sur votre économie, vous ferez que les importations perdent du terrain. L’argent que le Congo dépense pour les importations reste dans le pays et crée de réserve financière du pays et entraine une économie solide. Cette ambition du président, c’est l’économie du troisième millénaire qu’il est en train de construire.
La zone économie spéciale d’Oyo-Ollombo, un autre pourvoyeur d’emplois
Lorsque vous prenez la zone économie spéciale d’Ollombo-Oyo, elle est destinée à une économie verte et capable de créer 6500 emplois par an. Ainsi, face à ce défi, nous allons pouvoir réorganiser notre système de formation, d’enseignement technique, professionnel et universitaire. Il ne faut plus former les congolais comme l’on a l’habitude de faire.
Outre l’accord avec la Chine, nous avons une certaine capacité à nous ouvrir avec d’autres partenaires à l’occurrence la zone économique spéciale d’Oyo-Ollombo a fait l’Object d’un accord avec l’île Maurice.
Du point de vue de l’évolution économique du Congo, la Chine est le partenaire le plus dynamique.
Les atouts du Congo
Pourquoi la Chine fait le choix du Congo et d’autres pays d’ailleurs ? c’est parce que, lorsqu’on fait une étude des flux de marchandises, des échanges économiques entre l’Asie-Afrique face à l’Afrique-Europe et l’Afrique-Amérique, on se rend compte que le Congo occupe une position stratégique.
Le parlement congolais a adopté la qui constitue désormais le cadre légal, législatif et réglementaire. Cette loi va permettre à tous les investisseurs du monde de savoir comment, pourquoi je veux aller investir au Congo et qu’est-ce que cela va m’apporter. D’où l’importance des études ; parce que les études vont nous permettre aussi, en tant que gouvernement, en tant que pays, de savoir qu’est-ce que le pays va pouvoir gagner tout en s’ouvrant. Cela va nous éviter d’avoir, dans notre pays, quelques pirates industriels qui peuvent venir mettent en place un projet qu’ils savent pourquoi ils viennent dans votre pays. Après avoir pris ce qu’ils cherchent, ils ferment l’usine et s’en vont. Et là vous êtes totalement impuissants parce que vous êtes totalement aveuglé. Donc, avec cette loi, nous avons des éléments de base qui nous permettent de face à ce genre de situations.
Je pense que notre pays n’a jamais bénéficié un processus tel que celui-ci avec des études aussi exhaustives, parce qu’elles ont été économiques, économétriques, infrastructurelles, markéting, environnementales. Ce processus est basé sur une vision prospective allant sur les 20 et 30 prochaines années dans notre pays. En termes d’impact sur le PIB, en 2022 on peut atteindre un milliard 116 millions de dollars, impact sur la croissance économique, sur la création de la richesse nationale. En 2026, o, peut atteindre 20 milliards 180 millions de dollars et en 2031, on peut atteindre 3 milliard 574 millions de dollars.
Donc, quand vous voyez ce genre de chiffres ça vous donne une idée de ce que le président veut réellement faire, pas pour lui mais pour les générations actuelles et avenir, c’est là qu’on sent la dimension d’un homme d’Etat, différence bien entendue avec nous autres petits politiciens à la petite semaine.
Depuis que nous avons accédé à l’indépendance, Denis Sassou N’Guesso essaie de trouver quel est le model économique qui peut s’adapter à notre pays et conduire notre pays a avoir une maitrise de son destin économique. Parce quand le pétrole ça marche, ça rapporte beaucoup d’argent au pays, mais quand on fait le ratio entre les emplois créés dans le secteur pétrole et les besoins des populations, notamment des jeunes, le secteur pétrolier ne créé pas beaucoup d’emplois. Certes, il apporte beaucoup d’argent dans notre pays.
Depuis la nuit des temps, le président cherche ce modèle et je pense qu’à travers ce partenariat, il ouvre une piste, il ouvre une voie qui devra être poursuivie par les générations actuelles et à venir. Et nous avons, je parlais du texte de loi évidemment, il a été enrichi, il a été adopté au conseil des ministres du 5 avril et là, elle a été adoptée par le parlement récemment.
Monsieur le ministre, le partenariat Chine-Congo, on en parle concernant la zone économique de Pointe-Noire, permettra-t-il de faire en sorte que le Congo connaisse une croissance économique dans la durée ? Est-ce qu’il pourra impacter dans le recul de la pauvreté ?
Je vous ai donné les chiffres sur l’impact, sur la création de la richesse nationale, les emplois crées et vous voyez que ce sont des emplois qui, de par leur niveau d’exigence de qualification ou de technicité, ce sont des emplois qui vont exiger un certain niveau de formation. Donc lorsqu’un pays, un peuple a des ressortissants qui ont un certain niveau de formation non seulement cela accroît le niveau culturel général du pays, mais cela permet également l’émergence de nouveaux citoyens.
En clair, pour le président c’est un processus qui va impacter sur notre société ; quand vous avez 3 milliards et demie de dollars de création de richesse nationale, forcement ça impacte sur la vie des populations. Quand on vous donne des séquences : 2022, 2026, 2031 et certains expressions vont jusqu’à 2040, donc c’est classer le pays sur une nouvelle orbite du développement et si nous faisant l’effort par rapport au territoire imaginaire que nous avons tous, eh bien nous allons avoir un Congo demain y compris dans la vie de tous les jours, les personnes ne s’identifieront plus, ne se détermineront plus en fonction de leur appartenance ethnique. L’appartenance ethnique interviendra comme dans beaucoup de pays comme étant un patrimoine de votre culture, mais ne sera plus décisif dans la relation sociale que nous entretenons.
Donc cette modernisation de l’économie nationale aura forcément un impact sur la modernisation de notre pays ; une modernisation sociale, culturelle érigée, faire naître un congolais de type nouveau, comme on le disait à une certaine époque. C’est le Congo de demain que veut bâtir Denis Sassou N’Guesso. Lorsque vous voyez ce potentiel d’emplois, il ne saura pas satisfait uniquement par des congolais qui sortent de l’université ici au Congo. Au contraire, il s’adresse aussi et essentiellement à ceux qui sont formés à l’extérieur qui parfois hésitent à revenir au pays, on comprend pourquoi et le président à ça à l’esprit. A ce moment là, on aura des pépinières d’entreprises, c'est-à-dire qu’au niveau des zones économiques spéciales on pourra accueillir les chefs d’entreprises, les jeunes qui veulent créer une entreprise. Il aura si vous voulez une organisation adaptée aux congolais déjà engagés dans les affaires, et aussi ceux qui veulent s’y lancer pour les accompagner. Une fois qu’ils seront solide, sortiront de la pépinière ou incubateur, ils pourront voler de leurs propres ailes. C’est là que le président pense que nous allons pouvoir jouer notre émergence : avoir le taux de croissance, avoir des infrastructures, mais c’est aussi avoir des compatriotes devenir justement des acteurs industriels importants.
Au regard de la vitesse par laquelle les choses se passent, les congolais peuvent-ils se dire que le lancement est éminent ?
Moi qui vous parle, je rêve de ce moment. Je vois déjà le scénario de ce lancement. Parce que, quand nous allons à Pointe Noire, on sent l’attente de la population. Pour le lancement, étant donné que c’est un partenariat avec la Chine, nous allons le définir ensemble avec et la Chine lorsqu’ils nous remettront les conclusions de leurs études. C’est à ce moment que nous allons définir le schéma critique, une espèce de chronogramme : T-0 ; T+1 ; T+2 qu’est ce que nous devons faire. A cela le président insiste qu’on travaille au rythme des chinois. Doc, le moment viendra et je vous dirai la date exacte du lancement des travaux des zones économiques spéciales de Pointe Noire.
Un an après, quels sont les dossiers sur votre bureau de travail ? S’agissant des zones économiques spéciales d’Oyo-Ollombo, à quel niveau se situe leurs études. Est-ce une vue de l’esprit ?
Les zones économiques spéciales n’ont jamais été une vue de l’esprit ! Même si l’impatience des populations se fait ressentir. Quant aux dossiers sur mon bureau : la loi étant adoptée, on doit passer par la mise en place des organes qui vont assurer la gouvernance économique et juridique de ces zones économiques spéciales. Aussi, travailler d’arrache-pied pour le démarrage de la zone économique spéciale de Pointe-Noire.
Il y a une chose que nous devons avoir à l’esprit, c’est l’accord de partenariat que le président a signé lorsqu’il était en visite d’Etat à Port-Louis sur la zone économique spéciale d’Oyo*Ollombo. L’île Maurice n’attend que la loi soit effective également. Donc, il y a des fortes chances que dans l’année qui démarre que les choses aussi bougent du côté d’Oyo-Ollombo.
Sur ce, je me ferai fort de réactiver justement cet accord, mais nous sommes toujours en relation avec les amis de l’île Maurice, c’est vrai les gouvernements changent, mais il y a ce qu’on appelle la continuité de l’Etat. Come la loi est adoptée, je crois on va réactiver cet accord.
Je crois que 2017 va être une année extrêmement intense à notre satisfaction bien sûr !
Propos recueillis par Rwanhe Darwin