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Guyane: les blocages se poursuivent malgré la pénurie qui guette

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Le mouvement de contestation entamé il y a plus de deux semaines se poursuivait vendredi en Guyane, à l'initiative du collectif pilotant la mobilisation, malgré la pénurie qui guette dans les magasins et la grogne d'une partie de la population.
Guyane: les blocages se poursuivent malgré la pénurie qui guette
"Depuis vingt jours, nous sommes sur le front. Nous maintenons le dispositif", a affirmé jeudi soir Dominique Mangal, le président de l'Union guyanaise des transporteurs routiers, une figure du collectif "Pou La Gwiyann dékolé" (pour que la Guyane décolle).
La décision, attendue depuis un jour et demi, a été annoncée alors que les Guyanais se divisent sur la poursuite du blocage, dont l'organisation passe essentiellement par les réseaux sociaux et certaines radios.
"Pluie diluvienne aujourd'hui sur la Guyane: même Dieu veut que vous leviez les barrages", lançait jeudi un Guyanais dans un groupe de discussion WhatsApp. "Lancer ce mouvement a été salutaire, en sortir est maintenant devenu nécessaire", quand un autre appelait à aller "au bout des choses".
Une nouvelle manifestation devait se tenir vendredi vers la mi-journée (5 heures plus tard à Paris) devant la préfecture de Guyane. Mais les fortes précipitations annoncées pourraient décourager certains protestataires.
"Il est temps d'arrêter la crise", a estimé la maire de Cayenne Marie-Laure Phinera-Horth (PS), interrogée par l'AFP. "Economiquement, nous étions déjà dans le rouge, là c'est pire", a poursuivi l'élue, qui a dit "donner des vivres à des familles en attendant le retour à la normale", qu'elle "espère lundi".
"Mais si on lève les barrages, la plupart des gens retourneront travailler. Et c'en sera fini du mouvement", a commenté un membre du collectif.
Jeudi, la plupart des magasins avaient rouvert leurs portes dans le centre de Cayenne et les passants étaient plus nombreux.
Une "grève générale illimitée" a été décrétée le 25 mars en Guyane. Mais l'activité économique, du fait des barrages installés dans les villes, est arrêtée depuis plus de deux semaines.
- Rayons vides -
Le blocage du port de Cayenne, par lequel passent plus de 90% des importations et exportations de la Guyane, induit en outre des pénuries. Dans les supermarchés, les rayons de produits frais sont complètement vides.
Il faut "envisager la levée des barrages" sans quoi "le département devra faire face à une pénurie alimentaire de produits de première nécessité", quand "les magasins sont déjà en rupture de produits de base tels que l'eau, la farine, le lait, la viande", ont estimé dix importateurs de l'agroalimentaire dans un communiqué.
Pour endiguer ces problèmes, le collectif, via Dominique Mangal, a indiqué avoir "fait sortir douze conteneurs du port".
Tous les vols ont été annulés jeudi à l'aéroport de Cayenne, après que les pompiers ont cessé le travail dans cette infrastructure qui fonctionnait déjà a minima. "Et s'il n'y a pas de pompiers, les pilotes ne peuvent pas atterrir car il faut un minimum de sécurité", a indiqué un personnel de l'aéroport.
Les avions ne devraient pas non plus se poser vendredi en Guyane mais le trafic aérien pourrait reprendre ce week-end, le préfet ayant signé des "réquisitions" de pompiers, selon la préfecture.
La Guyane, vaste territoire d'Amérique du sud (83.000 km2) situé à 7.000 km de Paris, connaît depuis plus de deux semaines un mouvement social d'une ampleur inédite, qui repose sur des revendications sécuritaires, économiques et sociales. Il dénonce aussi le sous-investissement de l'Etat en Guyane depuis des décennies.
Mercredi, une trentaine de membres de "Pour la Gwiyann dékolé" se sont retirés du Centre spatial de Kourou, qu'ils avaient occupé "symboliquement" une nuit durant.
Le retrait s'était décidé après la tenue à l'Elysée d'un conseil des ministres qui a validé un plan d'urgence de plus d'un milliard à destination de la Guyane. Mais le collectif exige 2,1 milliards d'euros supplémentaires.
Alors que les "428 propositions du collectif" guyanais ont "été travaillées en totalité" et que le plan gouvernemental y répond "à hauteur de 75%", la ministre des Outre-mer a indiqué mercredi que le gouvernement ne souhaitait pas "engager l’Etat sur des mesures qui n’auraient pas demain de réalité".


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