TRANSPORT : Air-France : vol inaugural à Accra

Parti de Roissy CDG vers 13h30 ce 28 février, le vol AF 780 a atterri à Accra Kotoka International, après un voyage sans encombre, en un peu plus de 6 heures. Vol inaugural pour la compagnie Air-France quasiment plein ; une première également sur le sol africain pour monsieur Jean-Marc Janaillac en sa qualité de Président-Directeur-Général du groupe Air-France/KLM. Cette destination sera désormais desservie par trois vols hebdomadaires : « d’abord, sur Airbus A330 d'une capacité de 208 sièges jusqu’au 27 mars 2017 ; puis en Boeing 777-200 proposant 312 sièges et équipés des dernières cabines de voyages d’Air France pour toute la saison été ». Un marché très prometteur si l’on en juge par l’augmentation de 50% de la capacité de sièges pour chaque vol, en seulement un mois de trafic. Qui plus est, avec un aéronef plus économe en kérosène. La stratégie commerciale du groupe Air-France/KLM sur le continent est maintenant bien huilée depuis plusieurs années. Il détient environ 25% de part de marché sur l’axe Europe-Afrique alors que ses concurrents directs européens (British Airways/Iberia et Lufthansa) doivent tourner autour de 13 à 15% ; sans compter les compagnies aériennes telles qu’Ethiopian Airlines, Emirates, Turkish Airlines, toujours en embuscade sur les destinations moyen-orientales et asiatiques. La priorité reste donc de maintenir voire de développer cette position de leadership acquise incontestablement grâce à sa présence historique et une certaine expertise. Le groupe franco-hollandais a su densifier son réseau sur le continent. Il est présent sur plus de 56 destinations. Et ce pour plusieurs raisons : grâce à ses propres flottes, la signature de partenariats [comme avec Kenya Airways], des prises de participation dans des compagnies aériennes régionales, des accords de partage de codes avec les compagnies aériennes sud-africaines.
 

Conjoncturellement, malgré les menaces terroristes et les attentats, la clientèle sur l’Afrique reste stable. Et sur le long terme, la croissance du transport aérien sur cette zone est en nette progression. D’après les prévisions de l’IATA (Association Internationale du Transport Aérien), cette hausse est de l’ordre de 6% par an sur le continent ; chiffre comparable à la Chine. Face à un marché en progression constante, le groupe Air-France/KLM a toutes les raisons de s’investir. Et pour cela, il est doté deux outils complémentaires qui le permettent d’assurer une synergie pour mieux densifier son réseau. Accra a été déjà desservie quotidiennement par KLM au départ d’Amsterdam. Avec l’entrée en lice d’Air-France et ses trois vols hebdomadaires, le groupe offre une large possibilité de correspondances vers ou depuis l’Europe ou l’Amérique du Nord, pour les passagers en provenance ou à destination d’Accra. Cette stratégie pourrait être répliquée autant de fois comme l’indique Frank Legré, Directeur Général « Afrique » d’Air France : « dès qu’une destination marche très fort pour une des deux compagnies de notre groupe, on pousse l’autre pour développer toutes nos connexions et stimuler notre réseau ».
Ancienne colonie de l’empire britannique, on loue aujourd’hui le Ghana pour sa stabilité politique et son fort potentiel économique. Par une sorte de tropisme historique, ses relations commerciales se traitent plus naturellement avec Londres. L’offensive d’Air-France s’inscrit également dans l’optique d’un renforcement des échanges commerciaux entre la France et le Ghana. Elle tombe juste au moment de la célébration des 60 ans de relations diplomatiques entre les deux pays ; à l’heure où le quai d’Orsay s’est converti au développement économique international. Même si on y dénombre la présence d’une cinquantaine d’entreprises françaises, elle est le fait de grands groupes internationaux (infrastructure portuaire, énergie, pétrole, industrie pharmaceutique…). En d’autres termes, tout reste à faire et il existe d’autres opportunités qui restent à exploiter dans le domaine touristique, culturel, agroalimentaire… Le groupe Air-France/KLM entend bien jouer sa double partition d’ambassadeur de la France et de fer de lance de l’économie.
 
Thomas De MESSE ZINSOU

Envoyé spécial